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27 décembre 2007 4 27 /12 /décembre /2007 13:11
27 décembre 2007
  Je passe avec ma femme et mon fils les vacances chez mon cousin. Je me sens bien chez lui parce que je me sens bien entouré. je lui parle beaucoup de Frec, elle me manque beaucoup.

 Je l'ai chaque jour au téléphone et c'est aussi dur pour elle de passer ls vancens loin l'un de l'autre.


28 décembre 2007 

  Et revoila le spleen du matin... Je me sens toujours aussi mal de quitter mon fils. Trop dur à accepter. bien évidemment, la tension se ressent avec ma femme et la journée est plutôt morose.

From :    Fred
To :        Zach
mercredi 26 décembre 2007 - 10h37

Bonjour, beau brun !

Il est 10h37 en ce mercredi 26 décembre, je suis à mon bureau et je pense à toi. Je pense aux moments que nous avons passé ensemble, je pense à tous les moments que nous allons passer ensemble et je me mets à sourire rien qu’en pensant à toi, et à moi dans tes bras.

Tu me manques, tu fais parti de moi, de ma vie et je n’aspire désormais qu’à le crier sur le toit (bon, promis pas trop fort !!!).

Je t’aime et je pense à toi.

Fred



From :    Zach

To :        Fred

mercredi 26 décembre 20:36


bonjour, la plus jolie fille du bal !

il est 20h30. je vais bientôt manger. Je parle encore beaucoup de toi à mon cousin. Je lui explique comment idéalement je souhaite que ça se passe dans les mois qui viennent. Il me dit qu'il a confiance car il voit bien que je t'aime et que je ne peux pas choisir d'être malheureux alors que je suis visiblement heuruex avec toi. Il me dit avoir connu la même situation de départ aussi il y a 15 ans avant sa femme actuelle...

Et de toute façon, mon coeur me dit que je t'aime et ça me suffit !

Je te souhaite de passer un bon début de matinée, je t'aime, alors tout va bien !

Bises,

Zach


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24 décembre 2007 1 24 /12 /décembre /2007 23:06

Bordeaux, le 24 décembre 2007

  J'ai préparé une petite mise en scène sympa de Noël pour mon fils : à 7 ans, ce sera certainement le dernier réveillon où il croira au Père Noël alors je dois en profiter !

  L'idée était de lui dire que nous entendrons peut-être les grelots des rênes quand le père Noël arrivera en traineau.
Il faudra alors vite quitter le salon pour lui laisser la place afin de ne pas le déranger ! Nous devrons donc nous réfugier dans la chambre en attendant qu'il dépose les jouets et reparte !

  J'ai donc passé l'après-midi à le chauffer en lui disant qu'après diner, il devrait vérifier régulièrement par la porte-fenêtre du balcon s'il ne voyait pas arriver le traineau. Ce plan diabolique  a parfaitement marché et mon fils a passé la soirée à regarder le ciel noir dans l'espoir d'apercevoir ce fameux traineau. J'ai adoré le regarder se coller le nez contre la vitre, les mains en entonnoir autour de son visage pour mieux voir, les yeux écarquillés.

  Vers 22 heures, il était installé dans le canapé quand j'ai activé la phase 2 de mon plan. J'avais laissé mon portable sur le balcon, juste derrière la porte-fenêtre du salon et j'avais enregistré des sons de grelot récupérés sur internet que j'avais mis en sonnerie. Discrètement, j'ai l'ai donc appelé mon portable et quand celui -ci a sonné, le bruit des grelots s'est déclenché. J'aurais pensé que mon fils aurait été un peu excité mais le résultat à dépassé mes espérances !

  Dès qu'il a entendu les grelots, il a bondi comme un diable du canapé et s'est retrouvé miraculeusement au milieu du salon, dans une position de lutteur de sumo et a hurlé : " LE PERE NOEL ARRIIIIIIVE ! IL FAUT ALLER SE CACHER !!! ". Puis, tout en répétant à gorge déployée qu'il fallait se cacher, il a couru ventre à terre dans sa chambre d'où il nous a appelés en nous demandant de le rejoindre viiiiiiiiiite !
 
  Ca alors, quelle réaction ! J’ai mis quelques secondes pour réagir et nous sommes dirigés dans sa chambre tout en éteignant les lumières derrière nous. J'"ai éclaté de rire de le voir ainsi caché sous les draps, tout recroquevillé comme pour se protéger du ciel qui pourrait lui tomber sur la tète et les fesses en l'air ! Il nous a supplié de rester avec lui pour ne pas qu'on dérange le Père Noël et j'en ai lâchement profité pour lui demander s'il voulait venir essayer de le voir. Il a évidemment dit non et c'est réfugié encore plus profond dans le lit !

  Je me suis donc éclipsé de la chambre pour la phase 3 de l'opération.

  J'avais préparé un CD de sons de grelot mixé avec des rires de Père Noël, de pas, de meubles qu'on bouge et je l'ai mis en marche pour continuer le spectacle audio. J'ai vite disposé un grand drap rouge et les tous les jouets dessus. Une fois tout préparé, j'ai éteint le CD et allumé quelques bougies. En rejoignant la chambre comme si je ne l'avais pas quitté, je lui ai dit "Ecoute, Lucas, on entend plus rien ! Il n'y a plus de bruit ! Je suis sur qu'il est parti. " . Du coup, il a lentement émergé de sous les draps, juste le bout du nez d'abord, puis il a pris ma main en chuchotant : " Noooon, j'ai peur... faut pas y aller maintenant ! ". Je lui ai répondu qu’on n’entendait plus rien et qu'il était certainement parti, il a donc pris ma main  et s'est un peu caché derrière moi pour rejoindre le salon.
  En entrant, il a vu les lumières des bougies qui donnaient à la pièce un petit air magique et j'ai vu dans ses grands yeux écarquillés et sa bouche bée que j'avais réussi mon spectacle : Je lui ai offert un vrai réveillon de Noël dont il se souviendrait toute sa vie ! Il a aussi fait " Wouaaaaaah ! T’as vu, Papa, il a aussi mangé les gâteaux ! " En découvrant la petite assiette que j'avais laissé avec quelques gâteaux et un verre de lait. 

  Et voilà, avec un portable, quelques sons récupérés sur Internet et pas mal de conditionnement psychologique, je lui ai montré la vraie magie de Noël, celle qui donne du rève et des souvenirs, et je n’en suis pas peu fier !

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20 décembre 2007 4 20 /12 /décembre /2007 10:14

Bordeaux, le 20 décembre 2007

  - … Tu sais, Zach, j'ai encore eu mon mari au téléphone hier. C'est dur pour lui car il se rend compte qu'il m'a perdu.... mais je ne sais pas si c'est vrai pour toujours... mais c'est peut-être simplement de la compassion que j'ai pour lui...

  J’écoute ce que me dit Fred et j’ai encore un coup au cœur : tout à ma détresse, je ne remarque pas assez la sienne, je ne vois pas ses doutes et sa fatigue et je les prends en pleine face.
  Ce « stop and go » m’épuise et je suis trop détruit psychologiquement pour l’instant pour penser à autre chose que moi-même. Malgré les avancées que je fais avec mon psy, je m'enfonce irrémédiablement dans la dépression et je dois lutter minute après minute de toutes mes forces pour ne pas poser un genou à terre et tout laisser filer entre mes doigts. La charge est trop lourde et ma fatigue trop extrême.

  En écoutant Fred, je l'envie de pouvoir exprimer le moindre de ses sentiments, cela doit être apaisant de pouvoir se décharger un peu sur un tiers. Malheureusement, mon moral n'est pas meilleur que le sien et j'ai du mal à la soutenir comme il faudrait. Ce sont donc là les limites de dire ce que l'on pense sans retenue car les dommages collatéraux sont parfois importants.

  Mon désespoir est tel que je manque de raccrocher le téléphone, je suis à la fois énervé et désespéré alors ce qui devait arriver arriva, on se fâche et on se raccroche presque au nez. J'ai envie de hurler mon ras-le-bol de tout. J'en arrive bizarrement à me répéter comme un leitmotiv pendant cinq minutes que je dois absolument me prendre en charge sans compter sur les autres. Va comprendre par quel raisonnement j'en suis arrivé à ça...

  Fred finit par me rappeler le lendemain mais j'ai du monde dans le bureau Elle sent que je suis encore énervé et du coup raccroche sèchement. Nous nous rappelons et elle me dit avoir compris de suite que j'étais énervé et se doute que c'était en rapport avec ce qu'elle disait hier. Effectivement, je lui dis que ses phrases d'hier m'ont profondément énervé ; elle a un silence et me répond qu'elle ne me dit pas tout ce qui l'énerve par rapport à moi, par exemple le fait que je ne couche pas seul, moi... Puis elle dit qu'on ferait mieux de ne pas en dire plus donc je me tais. Je sais que c'est aussi dur pour elle que pour moi. Je l’entends jurer dans un souffle et elle raccroche. Nous nous rappelons et me confirme que c'est dur pour elle de ne pas m'appeler ou me voir quand elle veut et je ne peux qu'acquiescer...
 

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19 décembre 2007 3 19 /12 /décembre /2007 11:15

19 décembre 2007 - Bordeaux

 

  Je suis allé voir ma rouquine de psy aux yeux verts. Avant la séance, je me suis demandé pourquoi je préférais parler à cette femme plutôt belle et attirante de mes crises existentielles quitte à passer pour le mec le plus naze et le plus barré à l’est de Bordeaux plutôt qu’à un bon vieux psy désabusé et aussi volubile qu’une huitre dans un restaurant de fruits de mer.

  Peut-être qu’inconsciemment, je cherche à lui plaire, à lui étaler ma souffrance en large et en travers pour qu’elle m’admire un peu d’être aussi héroïque ; peut-être qu’elle m’expliquera le grand secret des femmes ; peut-être ais-je envie de l’entendre dire que si elle n’était pas mon psy, elle adorerait sortir avec un mec aussi bien que moi.

  En fin de compte, je suis peut être à l’aise avec elle plutôt qu’avec un autre parce que je la trouve simplement agréable à regarder et c’est tout.

 

  Bon sang, parfois, la profondeur de mes réflexions ante-séances me laissent pantois…

 

  Par contre, ce qui est sur, c’est que je l’apprécie pour son  étonnante manie de m’interrompre dans mes histoires et me lancer un : « écoutez, Zach, je me trompe peut-être mais j’ai l’impression que quand vous parlez de … » ou un « …écoutez Zach, je crois qu’il faudrait revenir à … » avec son léger accent du sud-ouest.

  Alors que je croyais que mes séances seraient de long et laborieux monologues face à un psy joyeux comme une enclume dans l’atmosphère glauque et poisseuse d’un cabinet rempli de vieux livres et d’odeurs suspectes ; elle met cul par-dessus tête mes idées préconçues sur le sujet en m’offrant en prime quelque chose d’irremplaçable : elle m’écoute et me parle ! Ses interventions m’apportent comme une note de légèreté dans les sombres sillons de mes monologues, un peu comme la fée Clochette qui tire la moustache du capitaine Crochet pendant son combat avec Peter Pan.

 

  Tiens, Peter Pan et son complexe, en voilà un bon sujet de réflexion. D’accord, si Peter Pan est l’enfant, qui est Crochet ?

 

  Mais pour revenir à ma rouquine qui m’écoute si bien et me parle si justement, je sais alors que je peux tout lui dire, lui raconter combien je me sens infantilisé quand ma femme veut prendre en main à distance la réparation de la douche à mon hôtel ou quand elle modifie sans me demander mon avis le jour que me propose un ami pour aller au cinéma.

  Rien n’a d’importance, je peux parler librement, me confier, me lâcher, faire ressortir toutes les horreurs de ma vie, ouvrir devant elle les gouffres les plus minables quelle m’interrompt encore et encore, rebondit sur un mot, une phrase, un silence et m’explique le plus simplement du monde : « vous changez, Zach, vous êtes en train de changer ; vous quittez le mode enfant pour devenir adulte ! Ce que vous supportiez et aviez besoin avant vous semble insupportable maintenant ! Vous êtes en train de changer, Zach ! »

 

  Alors, je l’écoute et je m’écoute, je sens l’esprit de cet homme qui s’éveille en moi, encore un peu confus d’avoir tant dormi et celui du petit garçon à coté de lui qui pose une main dans la sienne et lui demande, un peu inquiet : « dis, je crois que je t’aime bien mais… mais maintenant que tu es réveillé, tu vas pas m’abandonner, dis ? ». Et celui qui ressemble à un géant pour l’enfant baisse le regard vers lui, le regarde longuement, serre plus fort sa petite main dans la sienne et lui répond avec un petit sourire timide : « T’en fais pas, moi aussi j’ai besoin de toi et à deux, on sera plus fort. Alors, on reste toujours ensemble, d’accord ? »

 

Parce qu’en définitive, même si je deviens adulte, je n’ai pas envie de lâcher Peter Pan.

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15 décembre 2007 6 15 /12 /décembre /2007 23:43

15 décembre 2007 - Bordeaux

  J'ai réussi à voir Fred quelques minutes au marché de Noël. C'était un peu risqué car j'étais avec mon fils et bien sur, en rentrant, il a immédiatement et innocemment raconté qu'on avait vu une collègue de travail. J'ai noyé le poisson en donnant le nom d'une autre et vieille collègue de mon service. 

  J'ai aussi réussi il y a quelques jours à avoir un semblant de discussion avec ma femme. Dieu qu'il est difficile d'échanger sérieusement mais calmement dans de telles situations. Je réussis à dire que nous ne sommes pas de grands communicants mais que nos silences ont mis à mal notre relation ; je prend ma part de responsabilité d'avoir laissé s'installer ce système pernicieux et je reconnais mon manque de réaction de ces dernières années.

  Mais ce soir, nouvelle crise ! La soirée s'annonçait bien, tout était calme et je regardais la télé, mollement affalé dans le canapé quand mon fils fit irruption :

  - papa, quand est-ce qu'on met les guirlandes de Noël ? m’interroge-t-il.
  - Oh, bonne idée, mon grumeau. Si tu veux, on peut  commencer à en mettre quelques unes maintenant ! On peut mettre ce soir la petite locomotive en bois si tu veux ! Ca te va ? Répondis-je tout guilleret.

  Je me lève et je prends les clés de la cave pour aller chercher le carton des décorations mais Sylvie débarque dans le salon et calme aussi sec nos ardeurs en nous précisant que la déco de Noël, elle a son mot à dire, et qu'en plus, ce sera ce week-end et pas maintenant. Mais maintenant que je suis devenu un peu sensible sur le sujet mère-enfant, je me braque moi aussi sec et je lui réponds que ça fait déjà des années qu'elle organise la déco de Noël et que j'ai laissé tomber toute velléité à ce sujet. Mais je lui précise que c'est désormais fini : j'ai aussi mon mot à dire et justement, j'en ai un peu marre des guirlandes marron foncé, des miniatures en feutrine blanc cassé dans tous les sens.
  C'est peut-être très joli en photo dans les magazines de déco mais je pense que c'est d'abord la fête des enfants et qu'ils aiment aussi de bonnes couleurs vives comme un rouge qui pète le feu ou un vert joyeux. En plus, on veut juste poser une malheureuse locomotive en bois et ses deux petits wagons : pas de quoi déclencher une catastrophe ferroviaire ou bouleverser sa déco ! Faisons un compromis : le hall d'entrée avec des couleurs vives et le salon à sa guise !

  Elle ne dit pas grand chose et retourne en cuisine. Par contre, le soir, elle a une crise de larmes en me disant qu'elle ne sait plus quoi faire. Je lui répète encore que nous devons discuter, communiquer pour vérifier les désirs et besoins de l'autre mais que justement, c'est ce que nous ne faisons pas ensemble... Nous en restons là pour la soirée qui s'achève donc dans la plus grande incompréhension.

  De son coté, Fred ne va pas fort non plus : elle a officiellement dit à son mari qu'elle voulait rompre définitivement ; il accuse durement le coup et cela la perturbe. Je ne peux que comprendre leur douleur sachant ce que je vis de mon coté.

 

 

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1 décembre 2007 6 01 /12 /décembre /2007 15:12

Bordeaux, 1er décembre au matin


  Je vais un peu mieux ce matin. Quelques rélfexions intéressantes me sont venues dans la nuit et je me sens un peu plus calme.
  J'ai le sentiment de commencer à être un peu plus dans l'acceptation de cette condition: pour vivre avec Fred, je dois d'abord apprendre à vivre avec moi-même. Car l'enjeu est là, je ne pourrais vivre avec qui que ce soit tant que je ne vivrais pas avec moi-même.
  Par contre, je ne peux aller plus vite que ma découverte, au risque de perdre Fred.... le temps est à la fois mon meilleur ami et pire ennemi... C'est le plus dur à supporter, cet enjeu de prendre mon temps pour avancer et d'aller vite pour ne pas perdre Fred.

  Mais cette fois, je commence à bien comprendre que le chemin que j'emprunte sera long, difficile et qu'il ne me mènera pas forcément là où je le souhaite.

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17 novembre 2007 6 17 /11 /novembre /2007 14:18

Novembre 2007 - Bordeaux

 

  Je finis quand même par prendre le minuscule ascenseur qui mène à l’appartement de ma mère au dernier étage ; je tiens mes sacs comme je peux, entassé les uns sur les autres contre la paroi du fond. J’aperçois un bref instant mon visage au regard éteint et aux traits ravagés comme un vieux camé dans le reflet de la glace et l’ascenseur s’arrête. Je sors et je fais mes premiers pas vers la porte de ma nouvelle adresse.

  J’ouvre et  lance dans le grand couloir un « coucou, maman, c’est moi ! ».

  Pas de réponse. Je ressens presque le silence poisseux qui colle aux murs, ce silence que je connais bien, c’est celui de la maladie qui rode, de la folie qui se cache derrière les portes ; je me secoue pour me rassurer : « nooooon, son traitement marche bien, elle va mieux depuis plusieurs mois maintenant… ».

 

  Pourtant, même la configuration de l’appartement ce soir semble me mettre en garde : quand on passe la porte d’entrée, on se trouve au début d’un long couloir blanc qui le traverse avec des pièces de chaque coté. A droite, un grand débarras que j’ai transformé en bureau et petit salon-télé, la cuisine et la salle de bains. A gauche, une chambre occupée maintenant par ma mère puis presque au fond le grand salon. Au bout de ce couloir interminable, l’ancienne chambre de mes parents que je vais occuper. Ce soir, donc, ce long couloir ressemble à un corridor d’asile psychiatrique dans une scène hitchckoquienne.

 

J’avance vers le salon, seule pièce faiblement éclairée d’une lumière jaunissante. Ma mère est dans son vieux fauteuil, face à la télé éteinte, elle est droite comme un I, la bouche est pincée. Merde ! Elle ne va quand même pas me faire un e rechute ? Je décide de la jouer tranquille.
  - comment va ?
  - mal ! fait-elle dans un claquement de voix.
  - Qu’est-ce qu’il y a ?
  - Tu as fermé à clé la chambre ?
  - Oui. Je t’avais dit que je ne voulais pas que ton aide à domicile y rentre, c’est uniquement pour ça et tu m’avais donné ton accord. En réalité, je pense tout le contraire.
  - JE NE VEUX PAS -  tu m’entends -  je ne veux pas que tu fermes une porte à clé chez moi. C’est hors de question ! J’ai du forcer la porte avec un tournevis pour rentrer dans ma chambre ! je ne veux pas qu’il y ait de pièces fermées chez moi ! je l’interdis !
  - Tu as forcé la porte ? cette fois-ci, je pers le peu d’énergie qui me restait. Je me dirige vers ma chambre, complètement désabusé et la laissant continuer sa litanie. Effectivement, la serrure est forcée et je peux voir les griffes du fer contre le montant de la porte ainsi que les éclats de bois arrachés de a chambranle.

  Je pose mes affaires contre le mur et m’assois sur le lit, Je comprends maintenant l’incroyable erreur de s’installer chez ma mère : comment ais-je pu croire une seule seconde que sa folie serait contenue par un quelconque traitement ?

  Bien sur que son état s’est arrangé de manière miraculeuse, bien sur qu’elle ne ressemble plus à ce pit-bull enragé que j’ai connu ces dernières années, bien sur qu’elle ne jette plus de vaisselle par la fenêtre, qu’elle ne hurle plus de son balcon qu’elle va se suicider, qu’elle n’appelle plus en pleine nuit pour m’injurier ou dire que mon père va la tuer, qu’elle ne commet plus d’actes dangereux pour qu’on s’occupe d’elle, bien sur…

 

  Mais rien n’a changé en réalité, c’est juste une vieille personne atteinte de folie furieuse et sous la croute légère des médicaments à haute dose, gronde le magma brulant de l’adrénaline à hautes doses. Fatale erreur d’appréciation de ma part.


  Je lance un coup de téléphone à Fred pour lui dire que j'arrive et une fois sur place, je m'écroule de fatigue dans son canapé.
  Le lendemain matin, je fonce chez ma mère pour récupérer mes affaires avant de partir au travail. Juste en arrivant, j'entend ma mère au téléphone avec ma femme disant qu'elle ne m'a pas vu depuis hier. Je me rue dans la salle à manger pour récupérer le combiné et lui dit que je viens de sortir pour vérifier si ma moto est bien toujours là et que ma mère ne m'a pas vu sortir. Elle ne me croit évidemment pas une seconde et je rame au téléphone pour la calmer puis elle raccroche en pleurant. J'ai vraiment du mal de la faire souffrir autant.

  Dans la journée,je la recontacte pour lui demander comment elle va et lui préciser que je rentrerais dans la soirée car il est impossible de vivre chez ma mère. Je rejoins quand même Fred en fin d'après-midi et nous faison quelques courses, j'erre dans les rayons derrière elle quelques instants puis je lui dit que je dois rentrer ; elle semble calme malgré la situation mais je suis pour l'heure bien incapable de me rendre vraiment compte de quoi que ce soit. De retour à la maison, mon fils me saute au cou, ma femme est en cuisine et je vois dans son regard plus d'inquiétude et de tristesse que de colère. Je m'écroule dans le canapé, absolument vidé de ces 48 heures, en me demandant comment la situation a pu autant merder et m'échapper...

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16 novembre 2007 5 16 /11 /novembre /2007 18:52

Bordeaux, le vendredi 16 novembre 2007

  C'est une journée pluvieuse, grise et maussade.
  C'est une journée où l'on préfère rester chez soi devant un chocolat chaud, les pieds sur la table basse à regarder un bon film ou relire son livre préféré.

  C'est aujourd'hui que je déménage chez ma mère.

  J'ai fait quelques allers-retours en moto pour amener un peu de matériel et j’attends maintenant que ma femme revienne en fin d'après-midi avec la voiture pour déménager quelques gros objets : télé, poste radio et autres encombrants. J’ai tout préparé dans des gros sacs de supermarché. Je ne déménage pas : je m'enfuis comme un voleur ; au tout du moins c'est l'impression que j'ai.

  Mon départ me semble mal organisé, mal positionné, c'est un vrai foutoir. Comment va réagir ma mère ? Comment va-t-elle réagir face à l'énergie bouillonnante de mon fils ? Comment gérer ma vie avec elle et lui dans cet appartement ? Et surtout, surtout... comment vivre sans lui ? Cette dernière question me taraude, me fait battre le cœur à la chamade et me noie dans une obscurité sans réponse.

  Ma femme rentre, elle est avec notre fils et je réalise qu'il devra nous accompagner pour mon déménagement : quelle horreur ! Rien ne me sera donc épargné pour ce départ ! De plus, ma femme me rappelle que le vendredi nous allons traditionnellement diner chez ses parents et j'ai la faiblesse d'accepter. Je l’accompagne donc la mort dans l'âme, je n'arrive même plus à me dire que je suis un con d'accepter de passer par toutes les étapes de ce chemin de croix.

  Ma belle-mère qui n'est pas vraiment au courant commence à s'inquiéter et me presse de questions. Mon épuisement est tel que je fond en larmes en essayant de lui expliquer que nous avons des problèmes personnels et que je préfère partir quelques temps ; puis je demande quand même à ma femme de partir pour m'accompagner chez ma mère. Il pleut de plus en plus.
  Nous arrivons devant chez elle. Je récupère les quelques sacs qui sont dans le coffre, ma femme pleure, figée entre colère et désespoir.

  Et mon fils, mon fils... Alors que je prends mon dernier sac sur la banquette arrière à coté de son siège, il m'agrippe le bras et avec des yeux qui se remplissent de larmes et dans lesquels on lit toute la peine du monde, il me dit :

  - Ne t'en vas pas, Papa. S’il te plait, t'en va pas...
  C'est absolument atroce, moi qui aime tellement mon enfant, je suis celui qui lui fait le plus de peine au monde. Comment survivre à ça ? Je puise encore un peu plus dans ma douleur pour lui répondre que je suis toujours là pour lui, que je vais le voir demain...
  J'embrasse ses joues salées et mes larmes se mélangent aux miennes.
  Je regarde encore une fois ma femme et je ne peux que lui dire ce que je dis depuis des semaines maintenant :
  - Je... je suis vraiment désolé. Vraiment... Désolé que ce soit comme ça pour nous aujourd'hui.

  Elle ne me répond plus. Je referme la porte. Je fais des signes à mon fils qui agit son bras pendant que la voiture s'éloigne.
  Je reste quelques instants sous la pluie, dans un KO affectif dont j'ai peine à me remettre. Je ramasse mes affaires et me dirige lentement vers l'immeuble de ma mère.

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15 novembre 2007 4 15 /11 /novembre /2007 09:38

Bordeaux, Mi-novembre 2007


  Vous connaissez le film de Will Smith "à la poursuite du bonheur" ?

  Suite à une mauvaise affaire commerciale, un brave type se retrouve à la rue avec son fils de 5 ans ; il passera plusieurs mois à dormir avec lui dans des foyers, survivant avec des moyens de fortune avant de s'en sortir. Perdu dans la pire épreuve de sa vie, il continue à veiller sur lui, puisant dans l'affection et la confiance de son fils la force de surmonter les obstacles...

  Quand j'ai vu ce film au cinéma, j'ai beaucoup pleuré en voyant ce père tenant dans la rue la main de son fils, le rassurer alors que lui-même mourait de peur, le faire rire alors qu'il était le plus malheureux des hommes, lui raconter de belles histoires bien qu'il ne voyait que chaos autour de lui.
  Mais plus que tout, c'est cette confiance inébranlable du fils, son bonheur d'être avec son père et de marcher à coté de lui, son regard confiant et heureux et sa joie de vivre qui m'ont touché.

.../...

  " Euh, réfléchissons bien... j'ai bien ma liste en main ? Ouiiii...  Alors je commence par quelques courses au supermarché ou je fonce acheter un nouveau cadenas pour la moto ? A moins que je ne fasse le double des clés de l'appart d'abord ?... Euh... "
  Depuis que j'ai pris la décision de partir vivre chez ma mère dans quelques jours, je me suis rendu compte que j'avais un certain nombre de choses à faire ou à acheter. J’ai donc réservé 2 jours sur mes vacances pour tout préparer avant le grand départ.
  Mais mon fils ne sera pas en centre aéré à cette période et il devra donc m'accompagner dans mes pérégrinations.

  Je regarde mon petit bonhomme à coté de moi emmitouflé dans son blouson, son casque vissé sur la tête : il est visiblement heureux de m'accompagner et encore plus de faire une grande balade à moto. Je me sens un peu gêné de le faire participer à ce que je considère comme une fuite par rapport à lui. Je pars mais je ne sais toujours pas si je vais supporter de ne plus le voir tous les jours.

  La matinée se passe bien et vers midi, nous déposons une première série de courses chez ma mère puis nous retournons manger à la maison. Il fait plutôt froid et sec dehors et cela accentue le plaisir de se mettre au chaud.
  Dans l'après-midi, nous repartons pour de nouvelles courses en moto, mon fils ronchonne déjà un peu plus et je dois commencer à faire preuve d'un peu d'imagination pour le faire patienter ; c'est vrai que je n'ai pas vraiment l'habitude d'être aussi souvent avec lui sauf pour jouer et j'ai le cœur qui se pince un peu car j'ai l'impression de l'embarquer bien involontairement dans les préparatifs laborieux de mon départ.

  Le lendemain, rebelote. C'est vrai que faire des courses en moto en plus avec un enfant de sept ans oblige à beaucoup d'allers et retours, de patience et d'organisation. Il commence vraiment à ronchonner mais me suit encore bravement.
  De mon coté, je commence à avoir énormément de peine à lui faire subir cela, j'ai le cœur gros quand je regarde sa bonne bouille d'enfant heureux et son regard rieur ; alors je prends sur moi pour le faire rire dans les magasins, nous crions de concert dès que j'accélère un peu en moto, nous crions "Hop !" à chaque passage sur un dos d'âne.
  Mais rien n'y fait, plus l'après-midi s'allonge, plus je souffre de lui faire subir ce que je ressens comme une errance ; j'ai l'impression d'être à la dérive, perdu au milieu des rues comme un clochard, chargé de courses comme une mule, les casques de moto d'un coté, mon fils de l'autre en train d'essayer tant bien que mal de m'occuper de lui et je lui mens, je lui ment effrontément en le rassurant, en le cajolant, en le faisant rire alors que je mes sens brisé, perdu, malheureux, tellement malheureux.

  En 48 heures à l'extérieur, j'ai explosé mes repères les plus rassurants : je n'ai quasiment plus d'ancien chez moi et pas encore de nouveau, m'occuper de mon fils m'a pris toute mon énergie ; je commence à mesurer tout le travail qu'il reste à faire et toute la responsabilité qui pèse sur mes épaules.

  Je rentre le soir mortifié, épuisé ; mon petit bonhomme fonce dans la cuisine manger son gouter tandis que je fonce dans ma chambre m'écrouler en larmes sur mon lit. Ma femme se tient sur le pas de la porte et ne dit rien.

  Je lui dis quand même entre deux sanglots que ces deux jours ont été très durs car je me suis senti comme un SDF, errant de magasin en magasin, allant et venant dans les rues glacées.

  Mais rien n'était pire que ce terrible sentiment d'entrainer mon fils dans ma perdition, de le trahir quand il levait sur moi son regard si confiant, de lui mentir quand il riait de mes blagues.

  Ma femme ne dit toujours rien mais je sens peser sur moi un regard maintenant inquiet. Elle connait mes angoisses mais n'imagine pas à quel point elles m'arrachent le cœur. Elle doit penser que je fais une crise de la quarantaine et que tout ça n'est qu'une passade, mais elle n'a pas compris que la page est tournée entre nous et que seule me reste envers elle ma monstrueuse culpabilité ; que je livre une incroyable bataille intérieure pour ne plus être en posture d'enfant face à elle et devenir adulte.

  De ces deux glaciales journées, il me reste dans mon cœur et dans ma tête le souvenir intense de la petite main de mon fils serrant fort la mienne alors que nous marchions vite dans les rues pour nous réchauffer  et son regard heureux se plongeant parfois dans le mien qui était si triste.

  Et de ce souvenir, se développait aussi en moi une pensée au goût amer si fort qu'il envahissait ma bouche : " Même si cela avait été dans des circonstances identiques, que n'aurais-je donné pour être ainsi deux jours avec mon père !"...

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31 octobre 2007 3 31 /10 /octobre /2007 16:40

Vendredi 26 octobre 2007

  Nous avons réussi à nous voir chez Fred pour déjeuner puis nous avons fait l'amour.

  L'après-midi, en réunion, j'ai encore été incapable de dire trois mots mais je n'ai pas trouvé ça aussi grave qu'avant, je commence à accepter le fait de ne pas savoir réagir rapidement dans une discussion et d'avoir besoin de temps pour me préparer.

  Le soir, je suis passé faire un saut chez ma mère pour commencer à préparer ma chambre. C'est celle de mes parents mais ma mère n'aime plus y dormir depuis qu'elle est veuve et elle s'est installée dans la chambre d'amis. J'ai donc une grande pièce à ma disposition et je pourrai installer aussi le petit lit pliant pour mon fils. Je reste assis quelques minutes en pensant à lui, en espérant que tout se passera sans trop de dégâts.

  Ensuite, je me suis rendu chez mon psy non loin de là. Je lui raconte ma jalousie envers la réussite apparente de Fred ainsi que mon début d'acceptation à ne pas être un grand orateur en réunion. Elle pointe ce qui est à son sens des progrès : avoir des sentiments contradictoires à propos de Fred n'est pas un échec et même s'il n'y a pas lieu à être jaloux je peux ainsi lui montrer mes sentiments. Quand à l'acceptation, elle permet aussi de désacraliser un problème afin de l'aborder plus sereinement et trouver des solutions.

  Je lui dis quand même ma peur de la perdre si je me confronte trop à elle mais ma psy me rappelle que Fred s'est intéressé à moi il y a de nombreux mois alors que je n'étais quand même pas au mieux et qu'elle n'a montré aucun signe de vouloir me quitter.
  Je sors rassuré mais vidé de cette séance où j'ai mesuré encore une fois tout le chemin qu'il me reste à parcourir et où j'ai mis en lumière toutes mes zones d'ombre qui me déplaisent tant.


Samedi 27 octobre 2007

  Le climat à la maison est un peu tendu, je dis à ma femme que je vais parler à mon fils de notre séparation.
  Je le rejoins dans sa chambre. Comme toujours, j'ai envie de le prendre dans mes bras sans savoir si je cherche à le protéger ou au contraire je cherche à me nourrir de sa présence.
  Je lui dis de venir s'asseoir avec moi sur le lit. Je dévore des yeux ce petit bonhomme qui me ressemble tellement et je lui explique que maman et moi nous allons nous...

  - Ne le dis pas, ça commence par un D...
! m'interrompt-il.
  Je suis surpris de la rapidité de sa réaction. Je lui explique qu'il s'agit d'abord d'une séparation, que sa mère et moi avons besoin de nous séparer car nous n'arrivons plus à nous entendre. Au bout de quelques minutes, je vois que ses yeux s'embuent quelque peu et je le rassure en lui expliquant qu'il n'y est pour rien et que c'est une affaire de grandes personnes, que nous l'aimons toujours autant, que tout va continuer normalement pour lui, que sa mère et moi serons toujours ensemble pour prendre les décisions le concernant et qu'il ne doit pas hésiter à nous poser des questions s'il en a.

J'ai eu plus tard Fred au téléphone, elle m'encourage et comprend la difficulté de ma situation. Pour la forme, elle m'invite à prendre un café avec sa mère qui est de passage mais je dois décliner l'invitation, je ne me sens encore pas assez libre de mes mouvements face à ma femme.


Dimanche 28 octobre 2007

  J'ai réussi à voir Fred une heure en après-midi, elle était heureuse que je sois arrivé à me libérer.


Lundi 29 octobre 2007

  - Tant pis pour toi
, me répond-elle... Je mets quelques secondes à réagir.
  - Tant pis pour nous, tu veux dire...
  - Ouiiii, bien sur.
  - On s'appelle tout à l'heure ?
  - Ok, à tout'. Bises.
  - bises.

  Je raccroche mon portable et essaye de ne pas sentir la morsure dans la poitrine. "Tant pis pour toi". Fred part sur une formation de deux jours et me demandait si on pouvait la faire ensemble pour se retrouver tous les deux mais malheureusement je ne peux pas être disponible à cette date-là.
  "Tant pis pour toi" m'a t'elle donc répondu sans méchanceté mais je l'ai pris comme une vexation, comme si c'était uniquement moi qui perdait à ne pas la voir. Je rumine dans ma tête mes sentiments : "Et Fred, alors, ce n’est pas tant pis pour elle ? Après tout? M'enfin ! Je suis aussi bien qu'elle ! Non ? Alors elle pourrait avoir de la peine un peu quand même ! Moi aussi, je peux lui manquer !".

  Bien sur qu'elle n'avait pas de sous-entendu, peut-être avait-elle envie de me titiller un peu, mais en y réfléchissant, c'est ma propre dépendance qui m'énerve. C'est ça, je me sens tellement dépendant de Fred que je m'angoisse de la moindre alerte, que j'ai des réactions disproportionnées à la moindre phrase ; peut-être mes angoisses sont elles un fardeau un peu trop lourd à porter pour elle alors qu'elle a ses propres soucis à gérer.


  Et pourtant, le soir même, nous discutons au téléphone comme si de rien n'était, notre conversation nous fait du bien, nous parlons de l'avenir, de notre futur familial.
  - Et plus tard Fred, sérieusement, quand nous serons installer, tu voudrais bien m'épouser ? Je sens le petit silence surpris de Fred puis sa réponse m'arrive dans un souffle :
  - Oh oui, mon amour, bien sur...  

Mardi 30 octobre 2007

  Nous avons déjeuné chez Fred et continué notre discussion de la veille au soir.
 
  Le soir, je suis encore passé chez ma mère pour arranger ma chambre et une autre pièce qui pourrait me servir de petit bureau en installant une table ; j'ai même de la place pour un canapé et une petite télé pour voir un film le soir sans me retrouver dans la salle à manger avec ma mère.
  Je m'aperçois que cette préparation me fait du bien : elle me permet de prendre mes marques, de réfléchir à la situation et l'organisation et me confirme dans l'idée que je suis quelqu'un qui a besoin de temps pour réagir à chaque situation, je suis plutôt diesel que turbo bien que je croyais le contraire il y a encore quelques mois.
  Même si mes conversations avec ma mère se passent plutôt bien depuis son nouveau traitement, je suis quand même inquiet : comment va-t-elle gérer toute cette prochaine activité ? Comment va-t-elle la supporter ? Je peux aujourd’hui discuter avec elle car je prend sur moi de parler calmement, de ne pas rentrer dans des polémique mais je pense que la gestion avec mon fils sera une pour elle une autre paire de manches...

  En attendant ce jour prochain, je suis allé le récupérer à la sortie de l'école : quel plaisir de s'occuper de lui pour les petits actes du quotidien, l'écouter me raconter sa journée, le voir tout sérieux quand il m'explique qu'il a une tactique pour faire de bons échanges de cartes Pokémon avec ses copains ou le voir rire en m'expliquant qu'il  envoyé le ballon de foot sur le toit de l'école. J'apprécie ces moments-là maintenant autant qu'une heure de jeu avec lui.
 
Mercredi 31 octobre 2007
  Je déjeune chez Fred et nous faisons l'amour.
  Avant de partir, mes vieux démons reprennent le dessus car je râle dix minutes contre une réunion à laquelle je n'ai pas du tout envie de participer.

Jeudi 1er novembre 2007

  J'ai passé l'après-midi chez ma mère en arrangeant encore une fois ma future chambre. Elle (ma mère) semble toujours aller bien.
  Le soir, je pars avec ma femme et mon fils diner chez la sœur d'une amie et la soirée se passe ainsi tout doucement.

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