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11 octobre 2007 4 11 /10 /octobre /2007 15:33

Jeudi 11 octobre 2007 - centre de Bordeaux

  - On commence par quoi ?

  Assis sur le fauteuil, les mains jointes sur le menton, je regarde le sol. Assise en face de moi, ma psy attend patiemment que je réponde à sa question.
  Par quoi commencer, effectivement ? Lors de ma dernière visite, nous avions beaucoup échangé sur l’acceptation des choix, que les conséquences de ces choix soient bonnes ou mauvaises. J’avais été plutôt satisfait de découvrir que je pouvais maintenant supporter de petits échecs sans que cela ne m’empêche d’avancer.
  De plus, je venais de passer 15 jours plutôt positifs : j’avais encore échangé avec ma femme concernant notre séparation, j’envisageai sans terreur particulière le fait d’être seul et malgré mon regret de ne pouvoir prendre un appartement, j’étais déjà tourné vers mon prochain déménagement chez ma mère.

  Je donnai donc à ma psy les dernières news quand mon téléphone sonna. C’était Fred. Je demandai la permission de répondre à ma psy et décrochai. J’eu le temps lui demander comment elle allait et de dire que j’étais en rendez-vous et mais je sentis à sa voix que quelque chose n’allait pas. Elle me dit qu’elle me rappellerait plus tard. Et en une seconde, une angoisse terrible remonta de mes entrailles. Ma psy me demanda pourquoi j’allais si mal d’un coup et lui expliquai que mon angoisse était irraisonnée mais bien présente, que c’était la peur de la perdre...
  Elle me demanda si Fred m’avait donné des éléments concrets de m’inquiéter et je répondis que non, c’était uniquement une impression et que j’avais vraiment envie de la recontacter pour savoir.

  Ma psy hocha la tête et me dit qu’à aucun moment de la courte conversation, Fred ne m’avait qu’elle ne m’aimait plus par exemple, et que je n’avais pas lieu à m’inquiéter. Si Fred voulait me dire quelque chose de grave, elle me l’aurait dit !

Après quelques minutes de conversation, nous avons dévié sur les qualités que je pensais avoir. Je lui dis qu’en tout cas, la seule qui m’intéressait me manquait : je n’arrivais pas à avoir un bon relationnel avec les autres.

  - Je ne sais pas, on dit que je suis à l'écoute, des autres, que je suis organisé…
  - Et ce ne sont pas des qualités, selon vous ?
  - A quoi bon, si je ne peux pas les partager avec quelqu'un ?
  Elle s'étonne de mon raisonnement : parce que je ne peux pas partager mes qualités avec les autres, ce ne sont pas des qualités ?
  - Alors, être un bon cuisinier, ce n'est pas une qualité ?

  Je hausse un peu les épaules et lui redis que ça sert à peu de chose si ce n'est pas pour le partager avec les autres…

  - Donc, être un bon cuisinier ou un bon bricoleur ne sert à rien si vous ne communiquez pas ? Elle me regarde quelques secondes avant de continuer :
  - Etre un bon père, ce n'est pas une qualité qui se suffit ? Et Fred, si c'était une mauvaise mère mais qu'elle communique très bien avec les autres, vous l'aimeriez ? Et votre fils, s'il était fâché avec vous, il n'aurait plus aucune qualité à vos yeux ? Vous vous rendez compte que toutes les qualités que vous avez, vous les ignorez complètement tout ça parce qu'il vous manque la qualité de bien savoir communiquer avec les autres ? Vous vous rendez compte comme vous êtes dur, comme vous êtes impitoyable avec vous-même ? Du peu d'estime que vous avez pour nous même ? De la dureté que vous vous imposez ?
  Puisque vous dites que vous avez tant de mal à communiquer avec les autres et que c'est la seule chose importante à vos yeux, comment se fait-il que Fred vous aime ? Que votre fils vous aime ? Que vous aimez votre fils ?
  Les qualités, elles ne sont pas faites pour être vécues à travers les yeux des autres, mais POUR VOUS ! Pour vous permettre justement d'être bien vous-même, de ne pas se sentir si vide de l'intérieur comme vous l'êtes en ce moment !

  Bien évidemment, j'ai commencé à pleurer dès les premières phrases. Cette personne à le don d'appuyer là où ça fait mal ! Parler de la dureté que j'ai envers moi-même, de mon terrible vide sentimental que j'ai dans les tripes me bouleverse...
  J'échange encore quelques minutes avec ma psy. Elle me dit que maintenant, je suis prêt pour commencer des exercices simples. D’abord, téléphoner à une ou deux personnes juste pour discuter quelques minutes, je dois dire au début de la conversation "je ne te dérange pas ?". Puis je dois demander à quelques personnes de mon entourage de me dire les qualités qu'elles pensent que j'ai. Je ne promets rien çà ma psy mais je lui dis que c'est de l'ordre du possible. Cette idée d'exercice me fait un peu peur mais m'intéresse.

  Nous verrons bien...

 

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