Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
6 mai 2008 2 06 /05 /mai /2008 22:13

Mardi 6 mai : Bordeaux, sortie d'école

  Fred vient de demander le divorce à son mari au téléphone.

 

  Comme je suis en train de récupérer mon fils à l’école quand elle m’appelle et que je ne sais pas qu’elle vient d’avoir cette discussion houleuse, je lui dis que je vais la rappeler car je dois dire bonjour à quelqu’un. J’ai juste le temps d’entendre un « ça commence à me gonfler ! » qu’elle me raccroche au nez !

 

  Je la rappelle donc quelques instants après et me fais engueuler comme quoi elle avait des choses importantes à me dire, que je n’avais pas à raccrocher et qu’elle m’en veut ! Je lui répond que je comprend mais elle me raccroche une nouvelle fois au nez ! Du coup, l’injustice de sa réaction fait tomber immédiatement mon moral dans mes chaussettes.


  Je sais qu’elle ne peut s’empêcher d’exprimer – et elle le revendique – ses sentiments à la seconde où ils arrivent mais là, je n’y suis pour rien ! Moi aussi, c’est important qu’elle ne me raccroche pas au nez sans cesse ! Et moi aussi, j’aimerais bien que justement elle n’exprime pas tout, tout de suite : je ne suis pas toujours en capacité de recevoir même si ça lui fait du bien, à elle !

 

  J’envoie quand même un petit SMS de soutien mais sans réponse ensuite de sa part. Ce n’es que le lendemain qu’elle s’excusera au téléphone. Nous arrivons à nous voir dans l’après-midi et je suis heureux de la serrer dans mes bras.

 

  En fin d’après-midi, j’ai par contre une engueulade avec ma femme. J’ai failli me battre avec deux jeunes en scooter qui ont failli nous causer un accident alors que nous circulions en voiture.

 

  Sur le fond, elle a raison mais encore une fois, un peu de soutien de sa part m’aurait calmé de suite. Mais non. Nous arrivons à nous dire que décidément nous ne nous comprenons plus et j’en suis presque à dire que nous devons nous séparer mais j’hésite trop longtemps et je laisse passer l’occasion car je me sens un peu fautif de l’énorme colère que je viens d’avoir.

 

 

Mercredi 14 mai

  Et allez donc ! Encore une belle  engueulade avec Fred ce matin au téléphone concernant nos chefs de service respectifs.

 

triangle infernal  C’est vrai que le mien est un type retors, tortueux, incompréhensible dans son raisonnement professionnel, toujours à monter des coups d’apparatchiks mais c’est aussi un personnage complexe qui sait parfois se poser come sauveur auprès des collègues – même si le sauveur se transforme souvent en bourreau ! - tandis que le sien est un type entier, grande gueule avec une main de fer dans un gant de velours et qu’il vaut mieux ne pas avoir un autre avis que le sien…

 

  Mais dans le discours de Fred, son chef est un modèle de perfection et le mien un abruti fini. J’ai beau dire que ce n’est pas si simple que ça, elle finit par me dire que je suis obtus comme son mari ! Pour le coup, c’est moi qui finis par raccrocher en lui disant que je ne veux pas être comparé à lui !

 

  Bien sur, je paye ce moment furtif d’affirmation par une terrible angoisse qu’elle ne me laisse tomber comme une vieille chaussette ! Je suis angoissé, énervé mais quand même content d’avoir exprimé ma différence même si cela ne lui plait pas ! Je rumine un peu en me disant que de toute façon, ça ne change rien au fait que je quitte Sylvie même si Fred et moi, ça ne marche pas !

 
  Bon, ceci dit, l’après-midi, je la rejoins chez elle et nous faisons l’amour comme si de rien n’était, nous mangeons, nous prenons un café au soleil sur sa terrasse, nous nous reposons et nous refaisons l’amour. Nous nous séparons réconciliés et elle m’appelle sur le chemin pour s’excuser de son emportement du matin.  

 

Vendredi 16 mai
  Nous déjeunons ensemble à un restaurant proche de son travail. Nous nous sentons simplement bien ensemble. Je ne peux m'empêcher de la laisser parler de tout et de rien, presque sans écouter mais juste ressentir le plaisir qu'elle a de parler.

Samedi 17 mai
  Ce soir, je dine avec ma femme et mon fils. Nous discutons pendant que Lucas joue avec sa DS. Nous parlons de séparation et elle prend même les devants en me disant qu’elle part quinze jours chez une amie pour nous laisser le temps de réfléchir.

Mardi 21 mai 2008
  Fred m’a dit quelque chose d’incroyable : elle veut avoir un enfant avec moi. Je dois bien retenir cela, je sais déjà que ce sera quelque chose de crucial pour moi dans un an ou deux…

Samedi 31 mai
  Une belle journée avec Fred à déménager l'appartement de sa mère. Je me sens tellement bien avec elle. Lors d'une pause en après-midi, nous nous asseyons sur la terrasse de sa mère l'un à coté de l'autre, elle pose sa tête contre mon épaule. C’est magique...

Samedi soir 31 mai
  Ma femme rentre. elle me demande si on veut discuter et propose d'aller au resto. Elle me demande ce que je veux faire, je répond que j’ai beaucoup de sentiments pour elle mais plus de désir, qu’on ne peut plus rester dans ce no mans land et que nous devons nous séparer.

  Je la regarde pleurer, simplement.

Partager cet article
Repost0

commentaires