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31 mai 2008 6 31 /05 /mai /2008 23:13

Bordeaux, près de Stalingrad – janvier 2009

 

  Tout le monde sait qu’en cyrillique, URSS s’écrit CCCP.

  Et ma mère, sa banque c’est les CCP. Vous le voyez, là, le jeu de mots foireux ?

  Et si je compare les CCP aux meilleurs moments brejnéviens quand l’immobilisme et le kafkaïen étaient devenus un art à part entière, c’est qu’ils m’en ont fait une bien bonne, les petits gars de la banque postale.

  En mai, je préviens la conseillère du compte postal de ma mère - une jeune femme très sympa et efficace (non, je ne suis pas ironique !) que je suis devenu curateur. Nous remplissons moult papiers pour faire noter la mention « sous curatelle de monsieur …. » sur les futurs chéquiers, j’en profite pour prendre une vraie carte bleue afin de faciliter les retraits d’argents et abandonner la vieille CB électron qui ne marchait qu’une fois sur deux. Nous nous quittons sympatiquement avec pour moi une jolie liste de photocopies à lui faire.

 

  Une semaine plus tard, l’œil clair, le poil vif, la truffe humide et la queue battante (Foutredieu ! Je suis en train de regarder une pub pour Canigou en même temps que j’écris !), je retrouve ma sympatique conseillère pour lui porter les derniers documents. Oups, la dame est absente et je dois patienter 30 minutes avec le vulgum péplum (n’hésitez pas, corrigez mon latin !) pour simplement déposer au guichet ma précieuse enveloppe.

 

  Le temps passe et les mois aussi. Point des nouveaux chéquiers en vue même si la nouvelle CB arriva bien ; puis, vers mi-novembre, cette dernière refusa obstinément de payer quelques courses à Castorama pour ma mère. Ni d’une ni deux, je sors alors ma propre carte pour payer et voilà. Mais quelques jours plus tard, rebelote, la carte fait un blocage au moment de payer ! Je ne m’affole pas, son compte est bien créditeur et l’essentiel est que je puisse retirer de l’argent au DAB.

  Une semaine passe et je reçois un courrier des CCP qui me plonge dans le plus grand désarroi. Un type parfaitement inconnu m’explique dans son courrier qu’il m’interdit et jusqu’à nouvel ordre d’utiliser les anciens chéquiers de ma mère en attendant les nouveaux avec la mention « sous curatelle…) et qu’en plus, il a annulé la carte bleue car une personne protégée n’a droit qu’à une carte « électron » !

  Seuls les prélèvements automatiques sont toujours autorisés.

  Il joint à sa bafouille 4 cartons aux gribouillages administratifs obscurs me demandant des signatures à des endroits non identifiés.
  Je décroche aussi sec mon portable et à la 18eme tentative et au 9eme message la conseillère me recontacte.

  Je lui récite le courrier de son collègue et elle marque son incompréhension par diverses onomatopées. Puis je lui explique que les petits cartons de son collègue, je veux bien les signer mais OU ? Il y a plein de cases à signer soit comme mandataire, mandant, co-titulaire de compte et autres personnes avec procuration…

 

  Je sens le grand silence du désarroi s’installer chez mon interlocutrice. Elle promet de me rappeler.
  Pour ça, on s’est rappelé, on s’est même laissé pleins de messages, plus exactement, JE lui ai laissé plein de messages… Mais un jour de mi-décembre, le miracle…


  - Monsieur Zach ?
  - Ouiiiii ?

Madame SCHMURTZ de la banque postale ! comment allez-vous ?

-  Bien, et vous ? vous avez des nouvelles ?

-  Oui, oui, oui ! Alors, vous avez quelques minutes ?

-  Oh, depuis le temps que j’attends votre appel, vous avez toute mon attention ! répondis-je d’un ton un peu ironique.

-  Alors, je vous expliiiique…

-  Faites-donc ça… Et elle partit dans la grande narration des tribulations du compte de ma mère.

-  Alors, pour une personne sous curatelle, on ne peut pas avoir de compte Adesio qui était obligatoire pour avoir une carte bleue « normale », en plus, elle ne peut avoir qu’une carte bleue de type « électron » donc j’ai fait refaire tous les papiers et je vous rassure, vous n’avez rien à faire ni à signer. Pour les cartons, vous devrez signer en bas à gauche du 1er carton, au milieu du 2eme et au verso en bas du troisième ! Pour les chéquiers, ils seront envoyés à réception des documents que vous allez signer. Voilà !

-  Et tous les papiers qu’on avait fait, c’est pour rien ?

Lourd silence de la conseillère…

-  Disons que je n’avais pas toutes les informations à disposition… mais l’essentiel est que nous arrivions à nos fins, non ?

-  Je suis bien d’accord avec vous, mieux vaut tard que jamais… Mais depuis un mois, c’est moi qui paye les courses de ma mère et ça commence à bien faire ! j’espère que je vais pouvoir retirer de l’argent rapidement pour me faire rembourser auprès de ma mère !

-  Dès la semaine prochaine, Monsieur ! c’est promis !

-  Alors j’attends une semaine mais pas une de plus, c’accord ?

-  Oui, d’accord, monsieur Zach et encore toutes mes excuses pour tous ces retards !
 

  Je raccrochai. Le nouveau chéquier arrivera le 5 janvier 2009 ! Je fis autant de chèques de remboursement que j’avais fait de courses pour ma mère en maudissant l’incompétence de l’URSS.

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31 mai 2008 6 31 /05 /mai /2008 19:27

Bordeaux, mardi 31 mai 2008

  Depuis juin 2007, j’ai été nommé officiellement curateur de ma mère. Après plusieurs années à m’occuper de la gestion au quotidien de mes parents, j’ai souhaité, quand j’ai vu mon père décliner, officialiser une situation de fait. Je sentais d’instinct que cette protection judiciaire me mettrait à l’abri de coups bas venant de ma chère sœur.

 

  Elle a d’abord été contre, la chère princesse, quand je lui ai dit que je voulais être le curateur, puis doublement contre quand je lui ai expliqué qu'elle ne pouvait pas être co-curatrice à 3000 kilomètres de distance puisqu’elle résidait en Hongrie depuis 10 ans, puis triplement contre quand elle comprit que son espoir de toucher sa part de l’héritage par le biais d’une donation-partage s’envolerait si ma mère devenait adulte protégée !

 

  Elle fit quand même la demande pour être co-curatrice et tenter ainsi à rester dans la course pour le contrôle des maigres biens de ma mère.

 

  Le jour de l’audition en mai 2007, elle n’était pas présente et j’ai bien évidemment été nommé curateur et sa présence n’aurait rien changé.

 

  Mais quelques jours plus tard, elle débarquait d’abord chez ma mère puis déboulait chez le juge pour exprimer son indignation de ne pas avoir reçu sa convocation. Après vérification, le juge constata qu’effectivement sa convocation n’était peut-être pas partie. Ma sœur s’engouffra dans la brèche pour dénoncer le jugement et demander un recours.

 

  Avant cette demande, nous arrivions encore à communiquer tant bien que mal par mail même si nos dernières missives relevaient plus des missiles (comme quoi à une lettre près, le monde peut changer…) : ma sœur se plaignait que je prenne des initiatives sans la contacter et me demandait des comptes de façon de plus en plus péremptoire. Je répondais du ton le plus froid possible qu’elle n’était pas mon chef et que si elle voulait gérer le quotidien elle n’avait qu’à habiter sur place ! Mais depuis le jugement, plus de nouvelles du kapo, plus de missives geignardes, plus d’injonctions de faire, le black-out la plus total…

 

  J’ai aussi profité de cette période pour faire une bonne retape de son agréable mais vieil appartement : remplacement des prises de courant et interrupteurs, réparation d’un dégât des eaux, réfection de toutes les vieilles portes-fenêtres en bois usées par 40 ans d'abandon, plafonds replâtrés et repeints et j’en passe.

  J’ai ainsi passé presque touts mes week-ends pendant trois mois à faire l’artisan. Bon, j’adore bricoler mais je reconnais qu’à la fin, j’en avais plein les bottes.

 

  Puis les mois ont passé et j’ai reçu un jour la convocation du TGI pour début janvier 2009 suite au recours de ma sœur. Mais en attendant le jour noir du procès...

 

Entretemps, l’URSS attaqua !!!

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6 mai 2008 2 06 /05 /mai /2008 22:13

Mardi 6 mai : Bordeaux, sortie d'école

  Fred vient de demander le divorce à son mari au téléphone.

 

  Comme je suis en train de récupérer mon fils à l’école quand elle m’appelle et que je ne sais pas qu’elle vient d’avoir cette discussion houleuse, je lui dis que je vais la rappeler car je dois dire bonjour à quelqu’un. J’ai juste le temps d’entendre un « ça commence à me gonfler ! » qu’elle me raccroche au nez !

 

  Je la rappelle donc quelques instants après et me fais engueuler comme quoi elle avait des choses importantes à me dire, que je n’avais pas à raccrocher et qu’elle m’en veut ! Je lui répond que je comprend mais elle me raccroche une nouvelle fois au nez ! Du coup, l’injustice de sa réaction fait tomber immédiatement mon moral dans mes chaussettes.


  Je sais qu’elle ne peut s’empêcher d’exprimer – et elle le revendique – ses sentiments à la seconde où ils arrivent mais là, je n’y suis pour rien ! Moi aussi, c’est important qu’elle ne me raccroche pas au nez sans cesse ! Et moi aussi, j’aimerais bien que justement elle n’exprime pas tout, tout de suite : je ne suis pas toujours en capacité de recevoir même si ça lui fait du bien, à elle !

 

  J’envoie quand même un petit SMS de soutien mais sans réponse ensuite de sa part. Ce n’es que le lendemain qu’elle s’excusera au téléphone. Nous arrivons à nous voir dans l’après-midi et je suis heureux de la serrer dans mes bras.

 

  En fin d’après-midi, j’ai par contre une engueulade avec ma femme. J’ai failli me battre avec deux jeunes en scooter qui ont failli nous causer un accident alors que nous circulions en voiture.

 

  Sur le fond, elle a raison mais encore une fois, un peu de soutien de sa part m’aurait calmé de suite. Mais non. Nous arrivons à nous dire que décidément nous ne nous comprenons plus et j’en suis presque à dire que nous devons nous séparer mais j’hésite trop longtemps et je laisse passer l’occasion car je me sens un peu fautif de l’énorme colère que je viens d’avoir.

 

 

Mercredi 14 mai

  Et allez donc ! Encore une belle  engueulade avec Fred ce matin au téléphone concernant nos chefs de service respectifs.

 

triangle infernal  C’est vrai que le mien est un type retors, tortueux, incompréhensible dans son raisonnement professionnel, toujours à monter des coups d’apparatchiks mais c’est aussi un personnage complexe qui sait parfois se poser come sauveur auprès des collègues – même si le sauveur se transforme souvent en bourreau ! - tandis que le sien est un type entier, grande gueule avec une main de fer dans un gant de velours et qu’il vaut mieux ne pas avoir un autre avis que le sien…

 

  Mais dans le discours de Fred, son chef est un modèle de perfection et le mien un abruti fini. J’ai beau dire que ce n’est pas si simple que ça, elle finit par me dire que je suis obtus comme son mari ! Pour le coup, c’est moi qui finis par raccrocher en lui disant que je ne veux pas être comparé à lui !

 

  Bien sur, je paye ce moment furtif d’affirmation par une terrible angoisse qu’elle ne me laisse tomber comme une vieille chaussette ! Je suis angoissé, énervé mais quand même content d’avoir exprimé ma différence même si cela ne lui plait pas ! Je rumine un peu en me disant que de toute façon, ça ne change rien au fait que je quitte Sylvie même si Fred et moi, ça ne marche pas !

 
  Bon, ceci dit, l’après-midi, je la rejoins chez elle et nous faisons l’amour comme si de rien n’était, nous mangeons, nous prenons un café au soleil sur sa terrasse, nous nous reposons et nous refaisons l’amour. Nous nous séparons réconciliés et elle m’appelle sur le chemin pour s’excuser de son emportement du matin.  

 

Vendredi 16 mai
  Nous déjeunons ensemble à un restaurant proche de son travail. Nous nous sentons simplement bien ensemble. Je ne peux m'empêcher de la laisser parler de tout et de rien, presque sans écouter mais juste ressentir le plaisir qu'elle a de parler.

Samedi 17 mai
  Ce soir, je dine avec ma femme et mon fils. Nous discutons pendant que Lucas joue avec sa DS. Nous parlons de séparation et elle prend même les devants en me disant qu’elle part quinze jours chez une amie pour nous laisser le temps de réfléchir.

Mardi 21 mai 2008
  Fred m’a dit quelque chose d’incroyable : elle veut avoir un enfant avec moi. Je dois bien retenir cela, je sais déjà que ce sera quelque chose de crucial pour moi dans un an ou deux…

Samedi 31 mai
  Une belle journée avec Fred à déménager l'appartement de sa mère. Je me sens tellement bien avec elle. Lors d'une pause en après-midi, nous nous asseyons sur la terrasse de sa mère l'un à coté de l'autre, elle pose sa tête contre mon épaule. C’est magique...

Samedi soir 31 mai
  Ma femme rentre. elle me demande si on veut discuter et propose d'aller au resto. Elle me demande ce que je veux faire, je répond que j’ai beaucoup de sentiments pour elle mais plus de désir, qu’on ne peut plus rester dans ce no mans land et que nous devons nous séparer.

  Je la regarde pleurer, simplement.

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30 avril 2008 3 30 /04 /avril /2008 23:08

Mercredi 30 avril 2008 – Bordeaux Nord

 
  Cette fois-ci, je ne suis pas à son cabinet de ma psy en ville mais à celui de son domicile. Je découvre une maison de banlieue calme, un intérieur sans style particulier. Elle me fait monter à l’étage et nous nous installons à son bureau et je retrouve le même fauteuil Ikea qu’à son autre cabinet et je m’y affale.

  Bien calé, je parle de ma relation avec mon fils, mes peurs terribles pour lui. Elle m’écoute puis, comme à son habitude (« écoutez, Zach, … je me trompe peut-être mais … » !) me reprend rapidement.

 
-       Ecoutez, Zach… je me trompe peut-être mais je me demande si vous ne projetez pas sur lui votre propre enfance. Quand vous voyez qu’il n’arrive pas à faire un exercice assez rapidement, c’est panique à bord ! Vous le voyez comme un futur délinquant parce qu’il n’aura pas fait d’études ! Il n’écoute pas vos consignes alors vous pensez qu’il ne s’intégrera jamais dans la société, qu’il sera toujours seul ! Ce sont vos peurs d’enfance !


 
Elle prend un temps pour me regarder, elle sait bien qu’à chaque fois elle appuie où ça fait mal.

-       Vous vous débrouillez bien, Zach, il faut juste vous dire que votre fils ce n’est pas vous. D’accord ? Il va faire son propre chemin et visiblement vous êtes un bon père. Maintenant, dites-moi un peu où vous en êtes, vous ?


  Je lui réponds que je me sens prêt pour partir mais que je suis angoissé de me louper avec mon fils : je suis un bon papa mais suis-je un bon père. Je la vois poser son stylo, incliner la tête de coté et je sais qu’elle va rebondir sur cette idée :

 
-       Mais quel modèle de père avez vous eu ? Aucun ! me dit-elle. C'est pour ça que c'est si difficile pour vous ! Vous découvrez ce que c’est d’être un père. Pour vous, c’était une notion totalement virtuelle.


 
Je lui répond que je fais des efforts pour être un père et pas seulement un papa copain, que je suis souvent énervé de voir que je ne suis pas parfait encore comme père...

-       Il faut du temps, parfois une vie pour être père. Recherchez autour de vous des personnes qui ont vécu comme vous cette absence du père, vous verrez que vous n’êtes pas tout seul.

 

  J’apprécie ce qu’elle me dit et je me sens du coup moins isolé. Puis je lui raconte que je n’ai pas encore trouvé le courage de dire à ma femme que je veux partir ; peut-être dans quelques jours quand notre fils ira en classe verte. Elle me répond que l'occasion se présentera d'elle même, que j'ai déjà fait sauter toutes les barrières, que ma femme n'est pas dupe non plus et qu'elle avance aussi dans sa réflexion...

 

  En ressortant, il pleut à verse et je rentre trempé en moto. J’envoie un petit SMS à Fred mais elle ne répond pas. Pour une fois, je n’en fait pas une maladie.

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11 avril 2008 5 11 /04 /avril /2008 02:54

Vendredi 11 avril 2008 - Bordeaux

  C'est étrange comme parfois une journée ne ressemble pas du tout à sa précédente.

Je viens de passer quelques jours, presque sereins avec Fred, ça n’était pas arrivé de puis longtemps.

 

  Par exemple, vendredi 11 avril, je suis allé voir Fred chez elle. Comme nous n’en sommes pas à une perversion près, nous avons fait rapidement l’amour, presque à la va-vite mais nous étions heureux d’être ensemble. Je me suis senti plutôt rassuré. Les jours suivants, J’ai commencé aussi à mieux comprendre l’indépendance de Fred et ma propre dépendance envers elle. Pas facile d’avoir l’impression que je suis beaucoup plus dépendant d’elle que d’elle de moi…


  Le lendemain, j’ai encore travaillé en matinée chez ma mère, j’ai presque fini le gros-œuvre et j’attaque les finitions. J’ai commence à ranger un peu le matériel et à nettoyer et d’un coup, l’appartement a repris un peu vie. ; Il était temps car je commençais à être écœuré de passer là-bas.


 
Le mardi suivant, nous sommes allés manger des sushi en ville. Quand je l’ai rejoint, elle était dans une extravagante et incroyablement sexy tenue blanche, pantalon serré sur ses jolies fesses et chemisier largement ouvert sur son décolleté.

  Fichtre, j’ai du faire un max de jaloux. Bon, les sushis étaient aussi succulents, il faut bien le reconnaitre !

 

  Mercredi 30 avril 2008


  Encore un autre repas avec Fred dans un superbe petit restaurant marocain, un service tout simple mais de qualité et un repas qui nous laisse rassasié. Fred est détendue et sereine, je le lui dis et elle me répond que c'est un ensemble de choses : son travail qui se pérennise, l’argent qui commence à rentrer… Nous discutons aussi de l’avenir, cela n’était plus arrivé depuis longtemps, nous parlons de réunir progressivement les enfants pour faire des balades communes, des restos, c’est un petit bonheur de parler de tout ça…

Encore une fois, je repars un peu nostalgique, peut-être du fait de la quitter dans de si bonnes conditions ou sinon de savoir que tout est joué et que je vais faire très mal à Sylvie.

  L'après-midi, Fred et moi nous sommes retrouvés, nous avons même fait une sieste après l’amour !

C’était un bel après-midi, sensuel et simple, qui me laissa un brin de nostalgie sur le chemin du retour.

 

  Malheureusement, le soir, Sylvie n’a pas arrêté de pleurer et j’ai vu mon fils essayer longuement de la consoler. Je crois que cette image s’est gravée à jamais dans ma mémoire, voir mon petit bout de chou de fils entourer maladroitement sa mère de ses bras, de lui faire des bisous et elle de lui dire entre deux sanglots que ça allait lui passer.

  Ma nostalgie s’est donc progressivement transformée en grosse déprime. Ma femme ne parlera pas de la soirée mais le lendemain elle me dira combien elle est malheureuse que je ne lui parle plus.

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9 avril 2008 3 09 /04 /avril /2008 17:32

Mercredi 9 avril 2008 - Bordeaux, perplexe devant mon ordinateur !

 

 

A la mort de mon père, ma sœur a proposé de vendre sa voiture puisque ma mère ne s’en servait pas.

Avec le recul, j’aurais du refuser et la garder pour moi, ça m’aurait bien arrangé mais sur le coup, j’ai accepté parce que la situation financière de ma mère était trop catastrophique.

 

Ma sœur a donc contacté notre tante sur paris qui en cherchait une. Elle l’acheta… et les emmerdes commencèrent !

 

Parce qu’évidemment, quand on est stupide comme ma sœur et que l’on croit que le monde doit se prosterner à vos pieds, il faut s’attendre à avoir des retours de manivelles assez puissants. Ma sœur s’occupa donc des papiers et moi de rien.

 

Quelques semaines après, je commençais à recevoir des mails…

 

De : ma sœur

À : Zach

Envoyé : mardi 16 octobre 2007 13:51

Objet : La mariée était trop belle - Part I

 Salut ! Quelles news ?

Es-tu installé confortablement ?  As-tu whisky/Temesta/batte de baseball  à portée de main ?

Donc .....

J'ai reçu un coup de fil de notre tante (sur le portable français) : après sans doute moult coups de fil à Maman, donc beaucoup de temps perdu, elle s'est finalement décidée à  s'adresser directement à nous....

Problème : elle ne peut pas avoir de  carte grise !

Cause : la vente ne serait pas valable puisqu'il s'agit d'une succession (petit détail qu'évidemment on avait omis de me signaler lors de mes nombreuses visites en mairie)

Solution : (inévitablement longue et difficile) :

1- faire annuler le doc de cession envoyé à la Préfecture.

2- aller chercher à la mairie un certificat d'hérédité (comme pour l'assurance)

3- faire mettre la voiture au nom de l'un des héritiers (toi, moi, maman, ça n'a pas d'importance mais de préférence toi ou moi  pour faciliter démarches ultérieures)

4-  au reçu de la nouvelle carte grise (de  longs mois après + démarche payante ...) au nom d'un des héritiers, faire nouveau doc de cession

5- envoyer la carte grise à notre tante (rayée + mentions, etc.) et refaire une lettre à la préfecture  + joindre une lettre des 3 héritiers (on croirait Dallas) renonçant à leur héritage

147 bis - retour à la case départ et  destruction de la bagnole à la casse (payant)  ou en banlieue (gratuit)

 

De plus...., la voiture n'étant pas censée avoir été déplacée puisque théoriquement encore propriété de ... papa, gros silence obligé sur son déplacement à Paris  et prières faites pour qu'elle ne prenne ni PV ni contrôle radar  pendant son 'séjour' là-bas ou son éventuel rapatriement (de plus, voiture à présent non-assurée donc quasi-impossibilité de déplacement ... à moins de faire une annulation de la fameuse résiliation)

 

De plus..., notre tante, un peu nerveuse au téléphone, et me disant que 'la voiture vibre à plus de 100  sur l'autoroute '     (!!!!!)  M’a carrément demandé qu'on fasse un faux et déclare que la voiture a été en fait vendue à sa fille (son nom remplacerait le sien sur le nouveau doc de cession) pour  .... Éviter de payer la carte grise à son nom

Sur ce dernier point, j'ai moi aussi perdu un peu patience et lui ai dit que si bien sûr on va tout faire pour qu'elle puisse avoir  sa carte grise, en revanche c'est plutôt son problème si après elle veut la revendre à sa fille, car déjà ce sera assez compliqué

..... Tu es toujours là ... ? 

Donc .... Je dois t'avouer que ma réaction initiale aurait été de :

-faire un chèque de remboursement à notre tante, lui dire d'aller se faire voir et qu'elle peut faire une croix sur l'appart bradé et qu'elle cesse de manipuler maman dans notre dos

-d'aller chercher cette bon  dieu de bagnole à Paris moi-même (après tout, c'est  un peu ma faute) et de revendre la bagnole ici, après avoir mis en règle les papiers,  à des inconnus qui ne viendront plus nous faire chier après.

MAIS  je crois que tu ne serais pas trop partant pour cette solution, vu qu'elle implique un remboursement de 1500 E....  et  attendre mon prochain passage sur la France (?) sans compter les frais pour ramener la bagnole

Il n'en reste pas moins que son point de vue est valable : elle a payé et ne peut se servir de son bien

Autre problème : à distance, il m'est difficile d'aller chercher le doc d'hérédité et faire  autres démarches. De plus, je t'ai laissé le dossier bagnole.

Je crois aussi qu'avant toute  chose, il faudrait s'assurer qu'on a toutes les bonnes infos pour cette vente et qu'on prenne conseil pour éviter que tout ça se retourne contre nous. Tu as sans doute plus de facilité et contacts sur place qui pourront (mieux que pour moi) te renseigner ? De toute façon, on est obligé de trouver une solution pour la bagnole

 

Je sais ce que tu penses : des emmerdes en plus et  on n'en avait vraiment pas besoin maintenant !

J'aimerais connaître  ton opinion sur cette  affaire.

Proverbe hongrois : quand on est dans la merde, on y est jusqu'au bout et  on  trouve toujours qqn pour vous enfoncer encore plus !

 

Après la lecture atterrée de ce mail, je me demandais s’il y avait lieu de rire ou pleurer.

Rire semblait une bonne solution car évidemment, j’avais peine à croire qu’un fonctionnaire en préfecture ne pose pas la question de savoir pourquoi une fille vendait la voiture de son père sans sa présence !

Pleurer car je savais qu’encore une fois ma sœur allait vite se décharger sur moi des problèmes qu’elle avait généré et était bien incapable de régler !

 

Commençait alors un ballet de mails entre ma sœur, ma tante et moi-même tous plus surréalistes les uns que les autres ; demandant d’autres papiers, ayant des informations contradictoires ou des modifications intempestives. Au final, je reçus un dernier mail de ma sœur :

 

From : ma sœur.

To : Zach

J’en peux plus des mails de notre tante ! Occupes-t’en ! Je laisse tomber !

 

Encore un fois, ma sœur, dans son envie idiote de se mêler de tout, commençait quelque chose qu’elle laissait tomber ensuite, se déchargeant sur moi !

Pour le bien de ma mère, je repris donc le dossier :

 

From : Zach

To : ma sœur et ma tante.

Je viens de recevoir de la pref un courrier demandant des pièces complémentaires pour la cession :

- chaque héritier doit faire un certificat de cession

- joindre un certificat d'hérédité nommant tous les héritiers (ça, c'est fait).

Je vais donc remplir des certificats de cession à mon nom et celui de ma sœur.

Attention, suivez bien :

- j'envoie celui de ma sœur à elle-même pour qu'elle le signe qui envoie ensuite les 3 exemplaires à ma tante e pour une signature puis ma tante me renvoie aussi les 2 exemplaires (vendeur et préfecture) !

- j'envoie mon exemplaire à ma tante pour signature qui me renvoie aussi les 2 exemplaires (vendeur et préfecture).

- A réception des certificats de cession signés par tout le monde, je joins le certif' d'hérédité demandé et je renvoie l'exemplaire préf.' de maman, ma sœur et moi.

Après, j'envoie un mail à la près pour vérifier si le dossier est complet.

Voilou !

 

Un long silence de plomb tomba ensuite durant plusieurs mois. N’ayant aucune envie d’en faire trop, j’attendis puis oubliait cette histoire. Pui un jour, un nouveau mail de ma tante :

 

From : ma tante

To : Zach

7avril 2008

Objet : papiers voiture

J'ai trouvé sous ma porte aujourd'hui un courrier daté du 26.11.07: aléas de la poste ? :-)

Je te renvoie les exemplaires qui te sont destinés, il me manque toujours le certificat d'hérédité pour obtenir la carte grise.

Merci de me l'envoyer rapidement car le contrôle technique date du 30.08.07 - valable 6 mois pour l'obtention de la carte grise - date limite le 28 Février 08.

Par ailleurs, si tu pouvais accélérer un peu tout ça car je commence un peu à en avoir marre, merci ! 

 

Ben voyons ! Et en plus, je me faisais engueuler ! Pour une des premières fois de ma vie, je décidais de me rebeller devant la bêtise humaine !

  

From : Zach

To : ma tante (qui commence à me gonfler)

CC : ma sœur 

Objet : RE : Re : Re : carte grise


Décidément, cette affaire me parait bien compliquée et moi aussi je commence à en avoir marre !


La voiture de mon père t'a été vendue par ma sœur  et au final, je n’arrête pas de courir entre notaire, mairie et préfecture !
N'ayant donc plus de papiers en ma possession pour les avoir normalement envoyé à qui de droit et devant l'étrange complexité de ce dossier, seule la sous-préf est maintenant décisionnaire, je leur ai joint un courrier explicatif en précisant mes coordonnées si leurs services souhaitaient me contacter.


Concernant ton attente de 6 mois, il y a malheureusement eu au départ environ 2 mois avant que je ne sois informé de ces problèmes, puis tu as retrouvé par chance sous ta porte 2 mois après un courrier que je t'avais envoyé 2 mois avant... !

 Je comprends ton impatience et tu comprendras certainement que je ne me sens absolument pas responsable de cet état de fait et que j'estime avoir récupéré correctement quelque chose qui avait été mal fait au départ.

Je pense en avoir assez fait comme ça et m'en tiendrai là, surtout si on me demande de « me dépêcher ».

En conclusion, il vous suffit de suivre la procédure indiquée au lieu de me renvoyer encore des mails qui n’ont aucun intérêt !

 

A+

 

Voilà, au final, ma sœur m’avait encore coincé dans l’obligation de faire à sa place et j’enrageais !

 

L’espess di connass !

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9 avril 2008 3 09 /04 /avril /2008 02:51

Mercredi 9 avril 2008 - Bordeaux

 

  Ma rouquine aux yeux verts de psy m’écoute attentivement, tranquillement assise dans le fauteuil qui me fait face. Je lui explique qu’en ce moment, je vais plutôt mieux même si j’ai eu deux dérapages récemment. D’abord une monstrueuse colère au sujet de la voiture de mon père dont je n’arrive même plus à me souvenir le pourquoi du comment. Ensuite une profonde angoisse tout bêtement parce que Fred ne répondait pas à mes appels.

 

  Pour l’angoisse, je commence à en comprendre les causes mais pour cette colère subite et disproportionnée, je lui demande si elle en a une explication.

 
-       Quand je me suis énervé, c’était une vraie crise de rage qui est arrivée de nulle part ! J’ai traité ma sœur et ma tante de tous les noms ! Ma rage s’est ensuite dirigée contre toutes ces femmes qui n’arrêtent pas de me donner des ordres à distance. J’aimerais comprendre pourquoi j’ai toujours cette rage en moi prête à exploser, même parfois contre mon propre fils quand il ne fait pas ce que je lui demande, j’ai souvent des phrases méchantes, des mots blessants…

-       Vous savez, Zach, me répond-elle doucement avec ce petit accent que j’aime de plus en plus, quand on est envahi par la colère, par la rage même, c’est que les autres moyens ont échoué. Vous êtes mis au pied du mur et dans ce cas, c’est l’enfant qui parle, l’enfant qui est impuissant devant l’autorité, devant ce qu’il ne comprend pas.
  C’est votre mère qui vous appelait quand vous étiez militaire et qui vous disait de rentrer et vous lui promettiez de rentrer alors que vous ne le vouliez pas !
En fin de compte, Zach, vous savez maintenant que vous n’êtes plus un enfant, que vous n’avez pas à prouver à qui que ce soit que vous êtes adulte et responsable, que vous n’êtes pas aux ordres et surtout que les autres -  et elle insiste sur ce mot – font aussi des erreurs !
  Je crois que dans ce que vous m’avez dit sur la vente de cette voiture, ce sont votre sœur et votre tante qui ont fait des erreurs, pas vous !

 

  J’écoute attentivement. Ses paroles ont un effet apaisant. En effet, à quoi bon prendre sur moi leurs bêtises ? Encore une fois, je me suis fait embobiner par manque d’assurance. Bonne leçon pour moi pour apprendre à ne pas refaire les mêmes erreurs.

 

  Et ma rouquine assène le dernier coup :

  
-       Toutes ces femmes, Zach, qui vous donnent des ordres, elles sont à vos yeux comme votre mère, elles vous rendent mal à l’aise car elles vous renvoient à un état d’enfant, un état d’impuissance ou de soumission devant une autorité maternelle trop forte. Et aujourd’hui, vous vous rebellez, ça fait partie de votre apprentissage pour être plus adulte.

 

  Purée, elle sait appuyer où ça fait mal… mais ça fait du bien…

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28 mars 2008 5 28 /03 /mars /2008 14:49

Vendredi 28 mars 2008 - midi - Bordeaux


  Je déjeune avec une amie ce midi. Bien évidemment, tout tourne autour de ma situation. Elle m’écoute longuement, intervient parfois, puis, toujours avec la plus grande délicatesse, me dit simplement que je dois trancher maintenant.

  Je lui dis que ce n’est pas facile mais ça m’encourage.

Samedi 29 mars

  Je viens d’avoir une dure discussion avec Sylvie au téléphone alors que je faisais des travaux à l’appartement de ma mère. J’arrive à dire malgré la boule terrible d’angoisse qui vrille mon ventre que je ne vais pas bien avec elle, que ce n’est peut-être plus de l’amour mais juste des sentiments…

  Une chose arrivant rarement seule, Fred m’appelle ensuite et me dit avoir aussi eu une conversation avec son mari pour lui confirmer que c’était fini entre eux.


  Je reste malgré tout en pleine confusion de sentiments : j’aime encore ma femme ou pas ? Pourquoi je n’arrive pas à me décrocher d’elle plus facilement ? Pourquoi cela fait-il si mal ?


Dimanche 30 mars 2008

  Je viens d’avoir Fred en ligne, elle vient encore d’avoir une dure discussion avec son mari.

  De mon coté, j’ai eu une discussion avec Sylvie mais plus… désespérée, je lui ai redis que j’avais toujours des sentiments pour elle mais que ça ne ressemblait plus à de l’amour.


Jeudi 3 avril

SMS Zach-Fred :

« Pas répondu à mon SMS aujourd’hui. Tu boudes ? »

SMS Fred-Zach :

« Non, je boude pas, savais pas si pouvais te répondre. En fait, tu me fais rire, t’adore, adore tous tes petits défauts… ".

 

Dimanche 6 avril 2008

  Et encore une petite journée aujourd’hui. Je fais encore des travaux à l’appartement de ma mère puis l’après-midi, je passe voir Fred à la plage. Elle joue avec sa fille et je me sens presque de trop dans ce tableau féminin. Elle est mélancolique car son mari vient de l’appeler et à discuté comme si de rien n’était.

  J’en suis un peu inquiet, je sens aussi Fred osciller entre plusieurs futurs. Il y a juste ma terrible angoisse de la perdre d’un claquement de doigts qui me semble moins forte.

 

 

Lundi 8 avril 2008

Aïe ! Elle est super-énervée au téléphone car elle vient d’avoir son mari et ça c’est mal passé !

Du coup, je lui propose de la rappeler plus tard mais contrairement à moi qui ai besoin d’un peu de temps pour ruminer elle préfère m’avoir de suite pour aller mieux.

je devrais peut-être te laisser un peu de champ libre parce que j’ai l’impression que tu as besoin de ça, non ?

Non, je te remercie mais je sais que c’est plutôt toi qui a besoin de tranquillité de temps en temps.

Je réfléchis à sa phrase et je lui réponds que oui. Je découvre en moi se besoin de me recentrer, d’avoir des moments de calme, voire de solitude, pas longtemps, pas souvent, pais quand même un peu.

Du coup, je comprends aussi mieux sa façon d’être : elle peut passer d’un état à l’autre très rapidement, c’est assez déroutant pour moi.

 

Ah, j’ai eu un mail de "cœur de Lola". C’est une femme qui a aussi un blog sur ce même site et qui dévoile aussi un peu sa vie. Elle m’explique sa situation actuelle, étrangement similaire à la mienne. C’est un peu égoïste mais c’est presque rassurant de savoir que ma situation n’est pas unique ; son mail me fait donc plutôt plaisir.
  Et puis son pseudo m'interpelle évidemment : Lola... 
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15 mars 2008 6 15 /03 /mars /2008 23:28

Samedi 15 mars 2008

 

  Je me suis égueulé avec Sylvie. Motif : je n'avais pas envie d'aller voir encoooore une fois sa famille ce dimanche. On passe notre vie chez eux ! Ses parents ! Ses oncles ! Ses tantes !... Je ne parle plus qu'à des gens qui ont tous plus de trente ans que moi. C'est dingue !

  Par contre, on ne voit personne de sa famille de notre génération ! C'est quoi, ce bordel ?

 

  Donc, au final, elle partira avec Lucas et moi je resterais seul mais tranquille !


  Le soir, redevenue plus calme, elle essaie timidement de se faire plus câline, plus sensuelle mais c'est un rôle qu'elle ne maitrise pas et malgré toute sa bonne volonté, je n'ai pas envie.


Lundi 17 mars 2008


Un petit appel de Fred, elle me dit que je lui manque et que son WE s'est bien passé... J'attend notre formation avec impatience...

 


Mercredi 19 mars 2008.

 

  Ca y est. J’ai pris mon train pour Toulouse pour deux jours de formation. Comme d’habitude, je descends à la gare suivante et je rejoins Fred qui m’attendait en voiture.

 

  Nous sommes heureux de nous revoir même si ces deux journées sont un peu notre champ du cygne. Après, il ne sera plus question d’être ensemble ni même de nous revoir ; ce sera chacun pour soi.

 

  Nous arrivons sur place. Notre envie est trop forte, nous nous déshabillons, je me glisse entre ses jambes et la pénètre sans préliminaires. Rapidement, elle cherche à se débattre, jouant ainsi avec ma force. Je serre donc ma main gauche autour de sa gorge et je vois son regard me défier. Je me colle contre elle et je plaque cette fois-ci ma main contre sa bouche et son nez, l’empêchant ainsi de respirer. Je sens au bout de quelques instants qu’elle commence à suffoquer et son corps se cabrer ; elle finit par me mordre pour respirer. Je la laisse faire puis je remets ma main, l’empêchant de respirer plusieurs fois de suite.

  Je me relève un peu et je plaque maintenant ma main entre ses seins, je veux me voir aller en elle, ses jambes ouvertes, son visage et son regard. J’écarte encore plus ses jambes et passe la paume de ma main sur la peau fine de l’intérieur des cuisses.

 

Nous jouons ainsi longuement, elle à me résister, moi à la dominer.

 

Je finis par remonter sur son visage et pendant qu’elle passe sa langue à la base de mon sexe, je me caresse puis je jouis longuement dans sa bouche.

 

Jeudi 20 mars 2008

 

  La journée est animée par une femme qui nous explique certains ressorts émotionnels du management. Elle arrive à nous déstabiliser car beaucoup de ses explications nous interpellent sur un plan personnel.


  Le soir, nous faisons encore l’amour. Pour la dernière fois.

 

  Nous nous endormons mais j’ai une boule au ventre. Je finis par me lever, et je commence à pleurer, à pleurer, à pleurer ; de plus en plus. Je finis par me réfugier dans les toilettes. Je pleure la fin de cette aventure, je pleure le poids insoutenable de mes douleurs, je pleure  d’avoir découvert que j’étais si malheureux, je pleure pour ma vie brisée, je pleure et je pleure encore.

  Ca n’arrête plus, je pleure une partie de la nuit, pas des petites larmes qui coulent mais des torrents de larmes pendant que mon corps est agité de soubresauts, je n’en peux plus de sortir et sortir encore toute cette détresse.

 

 

Vendredi 21 mars 2008

 

  Je suis renfermé aujourd’hui, épuisé, fatigué. Notre relation s’en ressent et nous nous accrochons plus d’une fois à mots couverts dans la journée.

 

  Dans l’après-midi, elle explique devant moi à une collègue qu’elle prendra une semaine de congés avec son mari. Je lui dis en aparté que je préfèrerais qu’elle n’en parle pas devant moi car c’est trop dur à entendre et je me fais immédiatement tacler en me faisant traiter de ronchon.

  Merde alors ! Je vis un moment douloureux de ma vie et je demande juste un peu de m’épargner les détails de sa nouvelle vie et je me fais engueuler ! Elle me répond vaguement mais énervée qu’elle aussi ça la gonfle quand par exemple je lui dis que je suis allé au restaurant avec ma femme. Je lui rétorque que je lui en ai parlé une seule fois mais que si elle m’avait demandé de ne plus le faire, j’aurais évidemment dit d’accord ! Et  en réponse, je me fais traiter cette fois-ci de susceptible ! Je ne dis donc plus rien en souhaitant rentrer chez moi au plus vite pour ne plus vivre ce cauchemar.

 

  En reprenant la route, nous nous arrêtons comme d’habitude devant un magasin de jouets pour faire un cadeau à notre enfant respectif. J’ai un appel de Sylvie qui rajoute à mon énervement en essayant comme d’habitude de tout contrôler sans le faire exprès.

 

  Nos achats faits, nous reprenons la route. Je recommence à pleurer et Fred s’énerve un peu e finissant par me dire qu’elle m’en veut. Bizarrement, je le sens comme une marque de confiance qu’elle m’accorde.

  Nous continuons à échanger un peu. Je parle du manque d’amour que j’ai subi dans ma jeunesse mais elle m’interrompt, acerbe :


  Je prends cette phrase comme une lame dans le cœur, comment peut-on oser me dire que c’est moi qui n’ai pas su recevoir l’amour de mes parents ? Comment oser me dire ça ? Je suis blessé de ce ressenti concernant cette période si sensible de mon enfance. Je lui demande de ne pas insister, elle ne peut pas se rendre compte de ce que j’ai vécu.


  Elle attend quelques minutes puis me relance en me disant que je ne suis toujours pas prêt à accepter certains évènements, en pensant à ma fille. Je m’énerve en lui disant que si, j’ai accepté sa mort mais que personne ne peut accepter la perte d’un enfant. Elle est morte, je le sais, j’accepte mais je ne me ferais jamais à ce vide, c’est vrai, personne ne le pourrais. Je fais juste avec.

  Elle insiste, moi aussi, je recommence à pleurer, je crie maintenant, elle continue, je lui hurle d’arrêter, je prends mon visage dans mes mains et je hurle : « c’est faux, je sais ce qui est arrivé, tu entends ! Je le sais ! Tu ne peux pas comprendre ! Ils sont tous morts et moi je suis là, je suis seul, ils sont morts, tu comprends pas ça ? ».

 

  Fred s’est arrêté de parler. Sans m’en rendre compte, j’ai parlé de mes camarades morts à Beyrouth et non pas de ma fille. La surprise me fait taire d’un coup. Pourquoi ces mots-là ? Pourquoi eux ? Pourquoi pas ma fille ? Voilà resurgir les fantômes de mon passé, ils se présentent à moi, encore flous mais ils reviennent me dire quelque chose.

 

  Fred reprend doucement la parole.

  -          tu sais, j’ai vu un fils avec Matt DAMON…


  Je comprends immédiatement ce dont elle veut parler.

- Oui, quand Robin WILLIAM lui dit simplement « c’est pas ta faute » et que Matt DAMON s’effondre.

- C’est ça, répond-elle.

  Elle me dit avoir voulu me faire réagir mais qu’elle ne pensait pas que ce serait mon passé militaire qui resurgirait, que je n’en ai pas fait le deuil, visiblement et que j’ai encore un gros travail à faire dessus. Nous rediscutons calmement, je lui explique l’inexistence de mes parents pour me montrer leur amour, l’horrible sentiment d’abandon qui m’a longtemps accompagné et c’est aujourd’hui ce que je ressens envers Sylvie.

 

 

  Elle me répond que non, Sylvie est très entourée par sa famille, ses amis, elle n’est pas seule, contrairement à moi. Sa réflexion est une nouvelle façon de voir les choses pour moi.

  Décidément, toujours un rebondissement, un coup de théâtre, des découvertes dans ma nouvelle vie. Je reste sans voix devant autant de chaos...


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13 mars 2008 4 13 /03 /mars /2008 12:07

Mercredi 13 mars 2008 – Bordeaux

 

  Alors que je me lève pour entrer dans le bureau de ma psy, j’ai un appel de ma femme en pleurs qui me dit qu’elle ne va pas bien et se sent perdue. Je l’écoute une minute devant le regard attentif de ma rouquine et lui promet de rappeler plus tard.

  Puis ma séance commence.

  Je raconte immédiatement combien je suis presque devenu jaloux de la facilité de Fred à reprendre en main sa nouvelle vie, son mari et leur futur appartement.

 

-          Et vous, vous pensez donc que c’est facile pour elle ? m’interrompt-elle tranquillement.

  Je lui réponds que non bien sur mais je lui trouve cette force à prendre des décisions et s’y tenir alors que j’en suis incapable. Et cette force broie tout sur son passage, dont moi. Ma psy me regarde quelques secondes et m’explique que je découvre peut-être les « mauvais » cotés de Fred après l’avoir si longtemps encensé. Je lui réponds que peut-être.

 

  Je dis en râlant que maintenant, tout ce qui compte pour moi est juste d’apprendre à être heureux, de profiter des petits plaisirs du quotidien comme elle sait le faire quand elle se délecte dans son bain, par exemple ou qu’elle raconte par le menu celui du dernier restaurant où elle est allée. Par contre, je lui raconte ma découverte de la veille au soir : je ne suis plus dépressif malgré que rien ne soit réglé et que je me sente toujours autant malheureux ! Elle m’explique que c’est possible, que je ressens des émotions que je réprimais tellement j’étais écrasé par le poids de toutes mes douleurs, donc que je me sens en vie !

  Mais pendant qu’elle me parle Fred aussi m’appelle, je décroche et j’ai à peine le temps de lui expliquer où je suis qu’elle me raccroche presque au nez en me disant « ok, à plus tard ! ». Je l’explique à mon psy et lui disant que je m’en fiche car c’est comme une petite victoire que ce soit elle qui m’ait appelé, j’en suis presque content et ça la fait même rire !

 

  Puis je lui reparle du fait que je « dois » un enfant à ma femme et que j’en ai parlé à Fred.

-          Comment l’a-t-elle pris ?

-          Mal, visiblement.

-          Et votre femme, comment se comporte t’elle avec vous ?

-          Difficile à dire, elle est très… passive, si je puis dire. Nous ne communiquons pas vraiment et presque tout m’irrite chez elle maintenant, lui dis-je dans un souffle.

 

  Je détaille par exemple notre appartement dans lequel je me sens un étranger, non pas à cause de notre situation, mais celle de la décoration que ma femme s’est mise en tête de faire : que des teintes blanc cassé, beige ou marron, aucune couleur vive, aucune vie. Et des babioles qui s’entassent : ce n’est plus ma maison, c’est une maison de poupée.

 

  La psy me reprend à ce moment : "pas de vie, vous dites ?" Et elle me donne une de ses fameuses explications dont elle à le secret d’où il ressort que maintenant pour moi, la couleur c’est la vie, le monochrome c’est la mort. L’explication de ces associations me parle bien, j’y trouve une certaine vérité qui reflète bien mes idées du moment. Puis elle m’encourage encore à lui dire ce que je veux pour moi.

 

  A la sortie du psy, j’envoie un petit SMS à Fred puis je téléphone à Sylvie ; j’essaie de lui redonner les explications de ma psy, de mes envies de profiter du quotidien, de petits restos, de ne pas faire une montagne de confier Lucas un soir à ses parents pour aller se faire un ciné, de savoir faire des choses chacun de son coté. Elle me répond qu’elle ne sait pas comment réagir à ça et je ne peux que lui répondre d’être naturelle.

 

  J’ai aussi Fred dans l’après-midi au téléphone et lui explique ma séance. Je lui dis mieux accepter notre séparation même si je souffre le martyr et elle me répond qu’elle comprend.

 

  Plus tard elle me rappelle et me fait la leçon en me disant que je ne suis jamais au bureau pour lui répondre. Je laisse passer l’orage. Elle me dit qu’elle m’aime mais elle aime aussi son mari, qu’on peut aimer deux personnes mais n’avoir du désir que pour une ; que ce sera donc un peu dur pour moi (tu parles, la mort, oui !) pendant quelques temps. C’et à la fois énervant et rassurant.


  Je lui demande ensuite son ressenti quand j'ai dit "je dois un enfant à ma femme " et me répond que c'est extrêmement dur à entendre. J’explique que ma perception de la vie est un peu différente du lot commun aujourd'hui après ce que nous avons vécu, elle comprend mais me dit aussi que l'enfant, ca doit être pour moi, parce que j’en ai envie, pas uniquement pour Sylvie.

  Mais pour finir, elle m’irrite un peu en m’expliquant tout à trac que les cuisines qu’elle est allé voir avec son mari sont « un peu plus chères » que ce qu’elle pensait. Et elle clôt la conversation en moins de quatre secondes : « ah, je suis arrivé ! Je t’embrasse ! Bonne soirée ! ». Même pas le temps de lui répondre !

 

  Je déteste quand elle fait ça ! Elle est peut-être arrivée quelque part mais pas moi : j’étais en train de discuter avec elle, nom de Dieu ! J’ai pris le temps qu’il fallait, moi !

  Bon, de toute façon, elle est peut-être arrivée parce que je la sens tellement loin de moi maintenant, toute entière tournée à refaire sa vie et son appartement, elle sera active et sensuelle, heureuse de ces tous petits riens de la vie, excitante ou pudique, chatoyante ou renfermée, mais elle avancera.

 

Alors que moi, je suis complètement perdu avec Sylvie et que je me sens vieux et moche.

 

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