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22 octobre 2007 1 22 /10 /octobre /2007 15:38

  Toute la journée c'est mal passée.
  La tension en ville est palpable. J'ai fait une patrouille ce matin dans Beyrouth, les passants commencent à filer devant nous, les regards sont fuyants. J'ai gardé tout le long mon fusil d'assaut dans mes mains, pret à viser. J'ai scruté les toits, les portes, j'ai observé avec attention chaque voiture qui passait. Les menaces d'attaque contre un poste français se sont précisées, les commandants de poste ont monté d'un cran l'alerte. Le poste "Escorteur", situé à 500 mètres du Drakkar a reçu des menaces d'attentat. Nos patrouilles ont donc essayé de repérer tout mouvement, hommes ou véhicules suspects.

  Notre groupe rentre fatigué nerveusement sur son poste quand la radio demande qu'une partie de la patrouille arrive en soutien sur un autre poste pour la nuit. Nous modifions donc notre parcours. Arrivé sur place, je me propose avec quelques camarades comme volontaires pour intégrer la section présente. Le chef de groupe donne son accord et reprend sa route.

  Les dernières lueurs du jour filent à l'horizon. Je sais que ce n'est qu'une question de jours avant les premières attaques, peut-être cette nuit.

  On définit les quarts de nuit, les dernières consignes, on contôle encore une fois nos positions, une mitrailleuse AA52 est montée en appui au 1er point de contrôle, on rajoute des chargeurs à notre brelage ; je nettoie mon arme avec minutie, je fais jouer la culasse, je vérifie chaque élément.

  La nuit est tombée, j'essaye de me concentrer en attendant mon quart mais se bousculent dans ma tête des images de ma vie, elles arrivent par flash, comme pour me rappeler quelque chose ou me prévenir. Images d'enfance, de rire, images d'adolescence, de mal-être, images des filles que j'ai connu ; cette belle brune rencontrée en boite de nuit à la frontière suisse et son regard si doux et envoutant, sa voix presque grave, lente mais déterminée, ses seins fermes et lourds...
  Elle m'avait montré quelque chose de moi, son calme devant ma rage, sa joie devant mon cynisme, son plaisir devant ma domination ; elle m'avait montré quelque chose de moi, elle m'avait montré celui qui était dans l'ombre et qui attendait. J'avais entr'aperçu un autre moi, mon vrai moi, celui qui pouvait éteindre le feu qui me dévorait, qui pouvait soigner mes tourments. Mais c'était encore trop tôt. Ma colère était encore trop forte.

  Mais quand même, en regardant tout à l'heure les dernières lueurs du jour, je me suis arrêté quelques secondes pendant lesquelles j'ai respiré profondément ; les traits de mon visage se sont détendus, mes épaules se sont abaissés et j'ai légèrement souri. J'ai ressenti brièvement un bien-être m'envahir, une délicieuse sensation de calme, de paix...

  Instant merveilleux dans ce monde en plein chaos.

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20 octobre 2007 6 20 /10 /octobre /2007 10:46

Vendredi 12 octobre 2007
  Un repas chez Fred à midi. On se sentait comme un vrai couple ! Ambiance calme et détendue, des échanges doux et nos âmes en paix...

Samedi 13 octobre 2007

  Cette fois-ci, j'ai retrouvé Fred et sa fille à un parc en périphérie de la ville. J
’étais avec mon fils. Une de ses amies, K, était présente et nous avons discuté quelques instants. Elle a un petit humour pince-sans-rire et ne mâche pas ses mots. Derrière son allure de fille sure d'elle, je remarque son regard et je perçois comme une distance ou un détachement, il m'évoque quelque chose que je connais mais je ne saurais dire quoi, une sensation de déjà-vu...
 
Dimanche 14 octobre 2007
 
  Fred et moi avons encore réussi à passer une partie de l'après-midi ensemble. Nous avons alterné des moments de discussions et de tendresse sur le canapé, simplement heureux d'être ensemble. Je comprends mieux maintenant comment elle perçoit la vie, sa façon de l'appréhender.
  J'ai longtemps été interrogatif sur ce que je pourrais partager au quotidien avec Fred et petit à petit je m'aperçois que c'est juste l'envie de profiter des plaisirs du quotidien, de ne rien rater d'une belle journée de plage, du plaisir de découvrir un nouveau restaurant, d'une simple soirée à profiter des enfants ; l'essentiel est de savoir gouter ces joies-là en accord avec la personne qu'on aime.

Mardi 16 octobre 2007

  Fred est passé à mon travail ce matin, nous avons pris un café et nous sommes toujours aussi bien ensemble, tout simplement.

Mercredi 17 octobre 2007

  Argh, je suis un peu malade de puis deux jours, et du coup j'ai un coup au moral. Stupide, complètement stupide...
  J'ai emmené mon fils chez le pédopsychiatre pour parler de la séparation ce qui a enclenché une discussion le soir chez moi. Rude...

Vendredi 19 octobre 2007

  J'ai eu plusieurs fois Fred au téléphone aujourd'hui et je la sens préoccupée. Comme d'habitude, je maitrise mal mes émotions et je sens une boule d'angoisse monter en moi. En plus, elle me dit que si notre histoire ne durait pas, ça aurait été une belle aventure et que nous n'aurions rien à regretter. Je sais qu'elle en a marre de cette situation et qu'elle voudrait que l'on se voie plus souvent, plus régulièrement, sans cette contrainte de ne pouvoir m'appeler quand elle souhaite.
  Mais j'accuse quand même méchamment le coup. Vite, mon psy !

Intermède psy !



  Encore une bonne séance à me battre contre mes démons !
  Nous avons parlé de mes qualités vues par les autres et que je minimise et ma psy me demande de faire un nouvel exercice : prendre tous les soirs 5 minutes et trouver quelque chose de positif que j'ai fait où qui m'est arrivé. Prendre aussi 5 minutes par jour pour discuter avec quelqu'un (que ce soit au travail ou ailleurs), lui poser des questions sur lui, ses activités, ses centres d'intérêt... Ca me plait bien mais je me sens assez mal à l'aise sur le coté calculé...

  Je lui ai dit aussi qu'a mon travail, je me sens débordé, que j'ai l'impression de ne pas maitriser réellement mon poste alors qu'un de mes collègues semble très bien y arriver.

  - Allez le voir, Zach, dites-lui. Encore une fois, ne restez pas seul avec votre problème. Au pire, il vous envoie bouler et au mieux vous allez progresser. Vous n'avez donc rien à perdre.

  Elle parle aussi beaucoup pour me motiver, me dit encore combien était incroyable le manque d'estime envers moi-même ; elle me convaint presque que la communication avec les autres n'est pas forcément une qualité mais peut-être juste une technique comme une autre...

  Je sors de ma séance somme toute assez détendu.
  Je téléphone ensuite à Fred, je lui dis à elle aussi que je me sens un peu à coté de mon travail et bien sur, elle trouve les mots justes pour me dire que je dois faire mon travail et pas celui de mon équipe. Ca parait tout simple quand elle le dit ! Je vais donc réfléchir pour mieux m'organiser, avoir une meilleure maitrise des chiffres...

Samedi 20 octobre 2007

  je suis passé chez ma mère ce matin ; malgré son nouveau traitement qui la rend presque normale elle n'était pas en forme et ca m'a inquiété.  Elle radotait pas mal, m'accusait un peu comme d'habitude  de lui cacher son chéquier et sa carte d'identité, et d'autres observations du même type...
  J'ai gardé mon calme mais je suis quand même très inquiet de devoir bientôt vivre avec elle. Je réussis quand même à lui glisser que je vais quitter ma femme et que c'est pour cette raison que j'emménage chez elle. Elle pousse un "Oh !" d'étonnement et se met à pleurer. Je lui explique calmement la situation, que je ferais mon possible pour la déranger le moins possible.
 
  Puis elle sort une curieuse phrase :
  - pas assez de malheurs comme ça... et moi... qui m'a  aidé quand j'ai perdu les jumeaux à la naissance ?
  - De... de quoi parles-tu ? Quels jumeaux ?
  - Oh, c'était avant ta naissance... avant... et puis à quoi bon. C’est loin... On ne m'a pas aidé à l'époque... marmonne t'elle.

  Je brule de la questionner mais elle est à bout pour l'instant et il ne sert à rien d'insister. Des jumeaux ? Avant moi ? Mort-nés ? Qu'est-ce que c'est que cette histoire ?

  J'envoie un mail à ma sœur le soir même pour lui demander si elle est au courant de cette histoire. Elle me répond en avoir entendu vaguement parler, effectivement.
  Je reste bouche bée devant cette nouvelle. C'est donc vrai. Après la naissance de ma sœur et avant la mienne, il y a eu des enfants mort-nés. Je reste stupéfait devant l'incroyable accumulation d’évènements qui m'arrivent ! Quoi d'autre maintenant ? Qu'est-ce que je vais devoir encore supporter avant que ça ne s'arrête ? Que je puisse enfin vivre tranquillement ? Jusqu'ou vais-je devoir tenir ? Même si j'ai une faible estime de moi, je trouve quand même que peu de personnes pourraient en encaisser autant et mener autant de batailles de front.

  Parfois, je me demande si toute cette pression, en fin de compte, n'est pas comme une drogue pour moi. C'est ma dose, sans elle, je devrais me faire face... Mon psy m'avait demandé de prendre régulièrement du temps pour réfléchir à ma situation et j'ai toujours tout fait avant pour ne jamais être en repos. Et tout ce qui m'arrive depuis deux ans me met en état perpétuel de veille. Je commence à comprendre peut-être le processus infernal, pas de repos donc pas de pensées donc pas de guérison donc pas de repos...

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11 octobre 2007 4 11 /10 /octobre /2007 15:33

Jeudi 11 octobre 2007 - centre de Bordeaux

  - On commence par quoi ?

  Assis sur le fauteuil, les mains jointes sur le menton, je regarde le sol. Assise en face de moi, ma psy attend patiemment que je réponde à sa question.
  Par quoi commencer, effectivement ? Lors de ma dernière visite, nous avions beaucoup échangé sur l’acceptation des choix, que les conséquences de ces choix soient bonnes ou mauvaises. J’avais été plutôt satisfait de découvrir que je pouvais maintenant supporter de petits échecs sans que cela ne m’empêche d’avancer.
  De plus, je venais de passer 15 jours plutôt positifs : j’avais encore échangé avec ma femme concernant notre séparation, j’envisageai sans terreur particulière le fait d’être seul et malgré mon regret de ne pouvoir prendre un appartement, j’étais déjà tourné vers mon prochain déménagement chez ma mère.

  Je donnai donc à ma psy les dernières news quand mon téléphone sonna. C’était Fred. Je demandai la permission de répondre à ma psy et décrochai. J’eu le temps lui demander comment elle allait et de dire que j’étais en rendez-vous et mais je sentis à sa voix que quelque chose n’allait pas. Elle me dit qu’elle me rappellerait plus tard. Et en une seconde, une angoisse terrible remonta de mes entrailles. Ma psy me demanda pourquoi j’allais si mal d’un coup et lui expliquai que mon angoisse était irraisonnée mais bien présente, que c’était la peur de la perdre...
  Elle me demanda si Fred m’avait donné des éléments concrets de m’inquiéter et je répondis que non, c’était uniquement une impression et que j’avais vraiment envie de la recontacter pour savoir.

  Ma psy hocha la tête et me dit qu’à aucun moment de la courte conversation, Fred ne m’avait qu’elle ne m’aimait plus par exemple, et que je n’avais pas lieu à m’inquiéter. Si Fred voulait me dire quelque chose de grave, elle me l’aurait dit !

Après quelques minutes de conversation, nous avons dévié sur les qualités que je pensais avoir. Je lui dis qu’en tout cas, la seule qui m’intéressait me manquait : je n’arrivais pas à avoir un bon relationnel avec les autres.

  - Je ne sais pas, on dit que je suis à l'écoute, des autres, que je suis organisé…
  - Et ce ne sont pas des qualités, selon vous ?
  - A quoi bon, si je ne peux pas les partager avec quelqu'un ?
  Elle s'étonne de mon raisonnement : parce que je ne peux pas partager mes qualités avec les autres, ce ne sont pas des qualités ?
  - Alors, être un bon cuisinier, ce n'est pas une qualité ?

  Je hausse un peu les épaules et lui redis que ça sert à peu de chose si ce n'est pas pour le partager avec les autres…

  - Donc, être un bon cuisinier ou un bon bricoleur ne sert à rien si vous ne communiquez pas ? Elle me regarde quelques secondes avant de continuer :
  - Etre un bon père, ce n'est pas une qualité qui se suffit ? Et Fred, si c'était une mauvaise mère mais qu'elle communique très bien avec les autres, vous l'aimeriez ? Et votre fils, s'il était fâché avec vous, il n'aurait plus aucune qualité à vos yeux ? Vous vous rendez compte que toutes les qualités que vous avez, vous les ignorez complètement tout ça parce qu'il vous manque la qualité de bien savoir communiquer avec les autres ? Vous vous rendez compte comme vous êtes dur, comme vous êtes impitoyable avec vous-même ? Du peu d'estime que vous avez pour nous même ? De la dureté que vous vous imposez ?
  Puisque vous dites que vous avez tant de mal à communiquer avec les autres et que c'est la seule chose importante à vos yeux, comment se fait-il que Fred vous aime ? Que votre fils vous aime ? Que vous aimez votre fils ?
  Les qualités, elles ne sont pas faites pour être vécues à travers les yeux des autres, mais POUR VOUS ! Pour vous permettre justement d'être bien vous-même, de ne pas se sentir si vide de l'intérieur comme vous l'êtes en ce moment !

  Bien évidemment, j'ai commencé à pleurer dès les premières phrases. Cette personne à le don d'appuyer là où ça fait mal ! Parler de la dureté que j'ai envers moi-même, de mon terrible vide sentimental que j'ai dans les tripes me bouleverse...
  J'échange encore quelques minutes avec ma psy. Elle me dit que maintenant, je suis prêt pour commencer des exercices simples. D’abord, téléphoner à une ou deux personnes juste pour discuter quelques minutes, je dois dire au début de la conversation "je ne te dérange pas ?". Puis je dois demander à quelques personnes de mon entourage de me dire les qualités qu'elles pensent que j'ai. Je ne promets rien çà ma psy mais je lui dis que c'est de l'ordre du possible. Cette idée d'exercice me fait un peu peur mais m'intéresse.

  Nous verrons bien...

 

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10 octobre 2007 3 10 /10 /octobre /2007 17:37

Samedi 6 octobre 2007

  Mince ! Mon vieil ami gallois ne va pas voir le match de rugby qui est diffusé en ville !

  Le problème, c'est que je voulais profiter de sa complicité pour que Fred et moi passions une soirée tous les deux, entre amoureux. Je n'ai donc plus d'alibi !
  Comme il est injoignable, je lance un appel téléphonique à sa femme pour lui demander s'il peut quand même me couvrir, elle est d'accord.

  Je pars donc en début de soirée rejoindre Fred chez elle. Nous faisons l'amour à notre manière bien particulière, alternant des phases de domination, de partage, d'abandon, d'affrontements. Parfois, Fred m'entoure de ses jambes et j'aime cette étreinte, parfois je prends ses chevilles dans mes mains et j'écarte doucement ses jambes comme un compas ; la voir ainsi offerte m'excite énormément. Elle joue avec moi, avec ma patience ; parfois, pour me pousser dans ma nature dominatrice, elle se tortille dans tous les sens pour se retirer de mon étreinte, elle se tourne, joue et me regarde en souriant quand elle voit dans mes yeux que je laisse place à mon naturel, et tout ça pourtant sans aucune contrainte de l'un ou de l'autre.

  Fred a préparé le diner. Comme à son habitude, elle m'explique les différents plats, combien elle apprécie la qualité d'un repas et c'est toujours une belle surprise pour moi de découvrir sa cuisine à la fois simple mais harmonieuse et remplie de nouvelles saveurs.

  Vers la fin du repas, la femme de mon ami gallois me laisse un SMS : ma femme lui a téléphoné pour vérifier et elle a confirmé que j'étais bien avec son mari à regarder un match de rugby en ville !

  Cette soirée est comme un aperçu de notre vie future, nous nous rendons compte que petit à petit, nous rentrons dans une nouvelle phase de notre relation. Je découvre chaque jour un peu plus Fred et ces multiples facettes : la femme brillante en société, la femme fatale, la femme aux apparences trompeuse de blonde, la femme qui recherche les plaisirs simples de la vie, la femme amoureuse.

  Allongés dans le lit, elle s'endort ensuite petit à petit dans mes bras. C'est un beau moment pour moi de la voir doucement se détendre à mes cotés. Je caresse doucement ses cheveux, ses épaules, ses bras.

  Puis l'heure fatidique du départ arrive, elle sort un peu de son sommeil pour m'embrasser sur le pas de
la porte.

  Je reste quelques minutes au pied de son immeuble pour garder en moi tout le bonheur de cette soirée.

Dimanche 7 octobre 2007

  Encore une discussion avec ma femme : je lui confirme que malgré tous mes efforts, je ne reviens pas sur mes sentiments et que je dois trouver un appartement... Elle me rassure sur le fait que je verrais mon fils quand je veux...

  Je réussis ensuite à appeler Fred, elle va bien et je lui annonce que je dois commencer à chercher une location.

Mardi 9 octobre 2007

  Je déjeune avec Sabrina, la femme de mon ami gallois. C'est une personne extraordinaire, pleine de vie mais toute en douceur, très calme, souriante en qui j'ai entière confiance. Elle travaillait avec ma femme il y a quelques années. Elle a divorcé ensuite et a rencontré son mari actuel, le grand Jeff. Sabrina, de sa petite voix sait très bien me faire parler. Je la tiens au courant des derniers rebondissements et l'informe que je cherche un appartement. Elle acquiesce en silence, essaye de faire le tour de toutes les possibilités puis, voyant que je suis décidé, me promet d'être à l'écoute d'une bonne occasion.

  Ce soir, j'ai retrouvé aussi Fred au jardin d'enfants avec sa fille. Cela me fait tout drôle des les voir réunies, je me rends compte de la responsabilité que nous avons envers nos enfants respectifs. Nous avons ensuite pris un café chez elle et je suis parti.

  Mais Sab me laisse un message en route. Je la rappelle et elle me dit qu'elle a eu ma femme au téléphone et que visiblement elle souhaite avoir une discussion avec moi dans
la soirée.

  Et l'explication du soir est très douloureuse, c'est terrible de lui faire mal mais que puis-je faire devant le manque de sentiments que j'ai envers elle ? Pourquoi la faire souffrir plus longtemps ? Je ne peux que répéter mon besoin de partir mais aussi mon besoin vital de voir mon fils. Puis la discussion continue sur un aspect financier et faute d'argent, je dis que j'emménagerai chez ma mère.


Mercredi 10 octobre 2007

  J'ai quand même vu un studio pas loin de chez Frédérique : moche, minuscule et trop cher... En déjeunant avec elle, nous discutons des futures possibilités pour être régulièrement ensemble.

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4 octobre 2007 4 04 /10 /octobre /2007 14:50

Jeudi 4 octobre 2007
 
 Je passe 2 jours avec Fred sur un forum. Une bonne partie du personnel de chacune de nos institutions est là. Moi, je me sens en pleine forme, j'ai perdu 12 kilos en quelques mois, je me sens bien et je me surprend encore en découvrant mon visage aminci dans un reflet.

  Comme à son habitude, Fred excelle dans les relations publiques : son bagout, sa beauté, son investissement professionnel, son sens inné de la communication attirent les gens. elle les capte dans ses filets. Je mesure encore une fois nos différences de personnalité.

  Nous déjeunons ensemble dans un petit restaurant que Fred connait ; elle me détaille les plats qu'elle aime, me conseille de découvrir l'un ou l'autre, c'est un bonheur de découvrir à ses cotés ces petites chose toutes simples de la vie, de profiter simplement de chaque moment du quotidien. Des collègues de travail viennnet ensuite occuper une table proche de la notre, ils doivent remarquer notre complicité mais il nous est difficile de faire moins.

  Puis j'évite de peu la catastrophe : ma femme et une de ses amies débarquent sur le forum. je discute avec elles. Du coin de l'oeil, je vois Fred au loin qui me regarde, elle m'appelle même et je sens vibrer contre ma poitrine mon portable. Trois fois, il sonne et je dois garder tout mon sang-froid pour me dire que ma femme ne l'entend pas au milieu du brouhaha. 

  L'après-midi, Fred à un très long appel avec son mari, elle m'explique qu'il veut revenir vers elle et qu'elle est perturbée par cette pression.

  Puis c'est lui qui m'appelle, il a trouvé mon numéro sur le portable de Fred. Nous avons une discussion interminable. Je sors du forum pour discuter, je vois Fred qui, de temps en temps, sort pour me chercher d'un regard inquiet. Il me dit qu'il cherche à la comprendre, ce qui lui arrive et bien évidemment, je ne peux que mentir sur notre situation sans chercher non plus à le rassurer sur la sienne en propre. je lui dis simplement que je suis dans le même type de situation et que c'est  uniquement ce qui nous rapproche. Je peux juste évoquer le lien qu'il aura toujours avec Fred à travers leur enfant et qu'il doit rester présent au moins pour lui.

  J'ai été très calme pendant cette conversation, c'est un trait de mon caractère. Plus la situation est tendue, plus je suis calme. Par contre, les petits problèmes me semblent souvent insurmontables et me mettent dans d'incroyables colères. Fred me dit qu'elle est impressionnée de me voir aussi calme, je lui répond que c'est important pour elle que je ne rajoute pas de stress à sa propre situation. Pour une fois, j'ai le sentiment de l'avoir soutenu, de lui avoir apporté un vrai soutien et j'en suis très content.

Vendredi 5 octobre 2007

  Deuxième jour de forum. Fred est alertée par une collègue de travail que des bruits commencent à courir sur nous. Cette amie, qui est au courant de notre liaison, essaye de noyer le poisson aux autres en disant que nous somme complices mais avec une bele pirouette : " Si Fred avait été moche, je crois que tout le monde s'en serait foutu !".

  L'après-midi, je fais connaissance avec le responsable d'un organisme de formation. il me ressemble un peu physiquement, même intellectuellement ; c'est assez troublant. Il a divorcé il y a deux ans et nous discutons longuement de son expérience. Après l'avoir quitté, Fred me dit que je parais troublé et marqué de façon positive par son discours. Effectivement, je me sens rassuré d'avoir eu l'exemple devant moi d'une personne qui a déjà fait ce chemin. Du coup, je me sens prêt à discuter avec ma femme ce soir.

  Le soir, je réussis effectivement à parler un peu, dire à ma femme que je n'y arrive plus, que je dois partir quelques temps pour faire le point et éviter de nous faire souffrir inutilement. Elle ne dit pas grand-chose et reste pensive.

Plus tard, j'envoie un SMS à Fred mais elle doit déjà dormir.

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28 septembre 2007 5 28 /09 /septembre /2007 13:30

  Je suis épuisé. Moralement. Physiquement. C'est trop à supporter.

  Mon père à cédé devant elle, il ne pouvait plus contenir cette violence et cette folie qu'il avait crées.

  Mon père. Impitoyable, envers lui, envers les autres, envers tout. Rien ne trouvait grâce à ses yeux. A part Wagner, peut-être. Supérieurement intelligent, il aimait provoquer les autres, les rabaisser, "chercher la faille" comme il disait.
  Il s'est fâché avec toute sa famille, ses amis, ses relations ; obtus jusqu'au bout, arrogant jusqu'à l'écœurement. Je l'ai haï pendant des années, je me suis opposé à ce rouleau-compresseur mental jusqu'à devenir une bête enragée. J'ai du fuguer à 18 ans pour m'engager dans les troupes parachutistes, c'était ça ou devenir fou. J'avais accumulé tellement de haine et de désespoir que j'étais devenu comme lui : impitoyable envers moi et envers les autres. Plus rien ne me touchait, j'étais extrémiste, cynique au dernier degré.

  Et dans cette guerre atroce, ma mère a été broyée. Elle aussi avait un drôle de caractère : changeante, cyclotimique, irritable. Mais je comprends aujourd'hui trop tard, maintenant qu'elle est emmurée à jamais dans son esprit ravagé et fatigué, qu'elle s'est battue toute sa vie contre son mari, qu'elle a passé sa vie avec un stress extrême, une pression inhumaine pour lui résister, pour protéger au mieux ses enfants. Elle s'est battue comme elle a pu mais les attaque étaient trop fortes : petit à petit, elle a perdu pied, et comme un animal blessé et cerné de toutes part, elle a laissé libre cours à une agressivité permanente, immédiate, toujours plus forte et incontrôlable.

  Et du coup, mon père a fini par passer les quinze dernières années de sa vie à contrôler le monstre qu'il avait créé. Pour chaque phrase de mon père, ma mère criait, hurlait. Pour chaque hurlement, mon père répliquait par d'autres phrases assassines. C'était une escalade permanente, un cercle vicieux dans le quel j'essayais vainement de vivre ma vie.

  Les dernières années de leur retraite, la joute verbale était devenu leur mode de communication, leur drogue, leur came. Ils ne savaient plus se parler, s'écouter, ils n'étaient que des combattants hagards, incapables de comprendre leur situation, le pourquoi de cette violence, avoir l'envie de s'en sortir.

  Même leur haine l'un de l'autre se nourrissait de leur dépendance ; lui était incapable de s'occuper des taches ménagères et devait subir le bon vouloir de ma mère pour manger ou avoir des vêtements repassés. Elle était souvent malade, sujettes à de fréquentes angines de poitrine, elle avait le cœur fatigué et mon père, médecin de son état, avait depuis longtemps pris en main son traitement médical, sous-entendant souvent que ma mère était un peu un malade imaginaire. Ils se tenaient ainsi l'un l'autre, se prenant chacun à la gorge dans un affrontement sans fin.

  Après plusieurs années sans les voir,  j'avais fini par emménager dans la même ville qu'eux et je passais parfois les voir. Mais trop souvent, je devais affronter l'un ou l'autre et un jour, j'ai du de nouveau claquer la porte en me disant que je devais fuir si je voulais leur survivre.
  Plusieurs années ont passé. Ils ont eu un jour un accident de voiture assez grave et je les ai revu, je ne suis pas un salaud. Puis de nouveau, les relations ont dégénéré et j'ai de nouveau claqué la porte. Quand ma femme est tombée enceinte, c'est elle qui m'a convaincu de prévenir mes parents, j'y étais farouchement opposé mais encore une fois, j'ai voulu faire un effort pour ne pas faire comme lui, le père.

  Et je suis resté ces dernières années à m'occuper un peu d'eux, le temps m'a appris à mettre moins d'affectif et d'émotions. Je ne compte plus le nombre de fois où la Police ou les Pompiers m'ont réveillé en pleine nuit pour m’informer qu’ils s’étaient déplacés afin d'arrêter leurs hurlements ou répondre aux appels au secours de ma mère. Je ne compte plus les appels de voisins se plaignant que ma mère avait éteint les compteurs électriques de l'immeuble ou les petits objets qu'elle jetait du septième étage dans le petit jardin abandonné en contrebas, comme autant d'appels au secours qu'elle lançait au monde.
  Je me souviens d'un samedi soir chez des amis quand le téléphone sonna et que les pompiers m'avertirent qu'ils avaient du intervenir car ma mère hurlait qu'elle allait se jeter du haut de l'immeuble. Ils m'attendaient et j'avais du les suivre pour l'emmener aux urgences psychiatriques. Je me souviens le lendemain de ma colère quand le psychiatre me dit avoir trouvé ma mère très en forme et charmante ! Elle savait aussi donner le change.
  Je me souviens avoir conduit mon père dans ces mêmes urgences psychiatriques, complètement aviné, délirant et menaçant.

  Puis est venu le temps du crépuscule pour mon père en octobre 2006. En quelques semaines, il a lâché pied face à ma mère, il s'est réfugié dans le mutisme et toujours plus dans l'alcool et je n'ai pas vu venir les signes avant-coureurs. Il a commencé à s'asseoir de longues heures à la table de la salle à manger, à regarder à travers la baie vitrée la vue qu'il aimait tant sur la colline d'en face. Il ne parlait presque plus, il se laissait rabrouer par ma mère et mangeait de moins en moins. Il ne sortait plus, ne lisait plus.
  J'aurais pu voir, faire quelque chose, mais non, mon âme était morte, j'étais moi aussi tout entier broyé depuis des mois par une autre douleur, la pire qui soit et je devais quand même avancer, tenir ma femme à bout de bras, montrer l'exemple, monter l'espoir alors que je n'avais qu'une envie, pleurer comme elle, me laisser aller et ne plus penser, ne plus vivre. Et pour mon fils aussi, il fallait encore sourire, encore rire, encore vivre. J'ai du arracher mon âme à l'enfer pour tenir dans ces mois-là...

  En avril, il avait perdu 20 kilos. Un soir où il avait encore trop bu, il tomba lourdement dans le couloir et se cassa le poignet. Les pompiers l'emmenèrent à l'hôpital. Quand il se réveilla, deux jours après, il était hagard et ne parlait plus, juste quelques syllabes ici et là. Je comprenais parfois ce qu'il disait en le faisant répéter. Son regard était devenu terne, il me fixait parfois mais le plus souvent regardait au loin. Je lui mentais tous les jours en lui disant que cette fois-ci, le médecin avait trouvé le bon traitement médical pour ma mère et que depuis quelques jours, elle était redevenu calme et le réclamait. Je lui disais de se reposer et qu'à son retour, tout irait mieux.
  Puis on m'a téléphoné un 25 avril au soir, me disnat que mon père était au plus mal et que se serait mieux si je venais. Le temps d'arriver, il était déjà parti. J'ai ressenti  du soulagement pour lui, pour ses derniers mois de calvaire. J’ai ressenti l'immense gâchis de sa vie, de cet homme endoctriné, pris au piège de ses convictions stupides et pour la première fois de ma vie, j'ai eu pitié de lui.

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28 septembre 2007 5 28 /09 /septembre /2007 12:49

De : Zach

Envoyé : mardi 25 septembre 2007 11:17
À : Fred

Objet : info

 

C’est dur cette attente mais tu as raison, il faut avancer correctement pour être bien ensuite…

Je peux te rassurer sur mes sentiments : je t’aime, Fred, et je veux vivre avec toi…

A tout à l’heure au tél. bises !

Zach

 

De : Fred

Envoyé : mardi 25 septembre 2007 11:56
À : Zach

Objet : RE: info

 

Merci de me dire tout cela, ça me fait du bien…

Je t’aime….tellement

 

De : Zach

Envoyé : mercredi 26 septembre 2007 14:11
À : Fred

Objet : RE: prem's

 

J’ai bcp aimé notre repas de midi tout calme…

 

 

De : Fred

Envoyé : mercredi 26 septembre 2007 14:12
À Zach

Objet : RE: prem's

 

Moi aussi, j’ai passé un excellent moment, merci d’être rentré dans ma vie, merci !

 

 

 

 

  

Vendredi 28 septembre 2007
  
  Je vois Fred quelques minutes vers midi le temps de prendre un café. Je suis triste car nous ne nous verrons pas ce WE mais elle me rassure. Je commence à me rendre compte que Fred me rassure souvent, alors que je suis souvent à la peine avec ma propre histoire. Je m'interroge souvent pour savoir
comment je pourrais lui apporter un peu de soulagement , j'essaie comme je peux de mettre de coté mes problèmes pour être le moins possible une charge pour elle.
  L'après-midi, j'affronte ce que j'aime le moins faire : une réunion avec mon équipe. J'ai toujours préféré les entretiens en face-à-face et je trouve les réunions sujettes à d'interminables polémiques. Pourtant, je constate que tout se passe bien : j'explique calmement les informations à donner, je laisse parler les autres. C'est une des premières fois où je ne prends pas les questions et objections comme des attaques personnelles. Encore une fois, c'est l'influence de Fred qui petit à petit me reconstruit professionnellement et je cherche dans ma tête ce que je pourrais faire pour lui apporter aussi le même type d'aide. Je pense aussi que mon passé militaire me freine beaucoup pour animer des réunions qui ne sont pas directives et descendantes mais aussi faites d'échange. 


Mardi 2 octobre 2007

  Encore une discussion avec ma femme et je me rends compte en parlant avec elle que ce n'est pas ma rencontre avec Fred qui a fait basculer notre vie de couple. Ca n'a rien à voir.
  C'est la mort de mon père en avril le déclencheur.
Tout ce que j'avais enfoui au fond de moi de son vivant explose aujourd'hui : c'est dureté envers moi-même qui m'imposait de ne rien montrer et de ne jamais se plaindre, cette ignorance, ce mépris même des autres...
  Ma femme me rappelle ce que je disais souvent quand je l'ai connu : je voulais faire des choses pour MOI, pour MOI, comme si mes parents m'avaient empêché de me réaliser, de m'épanouir, de vivre...

  Et dans ma mémoire resurgit violemment la fin du père.

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28 septembre 2007 5 28 /09 /septembre /2007 11:18

Anté-scriptum :
Pour cette partie de mon passé, je suis obligé de modifier et condenser certains énènements. Il n'y a doncpas lieu de croire exactement ce que j'écris, c'est simplement une écriture qui permet de mieux expliquer mon histoire.

  Le gosse traverse le boulevard en filant ventre à terre à 200 mètres devant notre patrouille, agrippant de trouille son fusil d'assaut Kalashnikov. Il est sorti d'un groupe d'immeubles en ruines pour en rejoindre un autre tou aussi dévasté. Deux coups de feu éclatent et aussitôt, 2 petits nuages de poussière jaillissent près de lui. Un troisième coup claque, un petit nuage explose encore plus près de lui. Il finit quand même sa course pour se planquer quand j'entend le double bruit d'un RPG : un long chuuintement "Pccchhh..." suivi du "BANG" de la roquette qui explose.

  - Qu'est-ce qui se passe ? Une attaque ? me demande mon nouveau ninôme qui cale déjà son fusil d'assaut à l'épaule, visant la direction du bruit.
  - Pas encore, dis-je en remettant mes jumelles dans leur étui. Ils ont envoyé un "lapin", souvent un gosse parce qu'ils courent vite pour servir de cible à un sniper. Il a tiré trois fois et ça a suffi pour qu'il soit repéré, ausitôt ils ont tiré dans sa direction avec un lance-roquettes pour se le faire. Et voilà. Maintenant, ils vont peut-être essayer une offensive pour récupérer l'immeuble du sniper.
  - Ah ouais, pas con...
  - Non, pas con d'envoyer un gamin à la place d'un adulte, ils courent plus vite ! Je ne sais même pas s'il voit que je suis ironique. Ce type est arrivé depuis une semaine à Beyrouth et le souffle brulant de la guerre perturbe déjà ses repères d'homme civilisé, le vernis mince de la civilisation s'est fissuré et apparait dessous le prédateur humain, sans méchanceté mais sans pitié.

  Beyrouth, c'est la mort qui a pris possession de la terre, c' est l'enfer surgi des profondeurs, c'est l'humanité condamné à souffrir , à s'entretuer sans cesse dans une ambiance de fin du monde au milieu de ruines. Des factions ennemies se battent pour une rue, un immeuble, un terrain vague. Les odeurs de mort, de cordite, d'incendies alourdissent encore plus l'atmosphère.
  Et parfois, l'absurde s'immisce dans le conflit : un taxi dépose 3 gaillards lourdement armés sur la ligne de front et repart aussi sec faire une autre course, un commerçant ouvre son échoppe et fume une cigarette en attendant un hypothétique chaland alors que l'aboiement grave d'une arme lourde montée sur un pick-up Toyota se fait entendre à quelques rues de là, un père et ses gamins poussent une brouette remplie de jerrycans d'essence, une ambulance passe en hurlant.

  Les milices sont des clans, des familles, des obédiences qui se partagent des zones d'influence dans ce grand capharnaum. Mais le plus étrange, c'est qu'au milieu de cette guerre vit encore toute une population qui s'agrippe à la vie, partagée entre désespoir, fanatisme et fatalisme.

  FMSB. Force Multinationale de Sécurité à Beyrouth. C'est la réponse des Nations-Unies à la demande libanaise pour maintenir un semblant d'humanité, pour garantir un minimum d'espoir à cette ville-martyr. Depuis un an, cette force militaire est déployée, les Marines américains ont leur QG près de l'aéroport, les forces françaises ont installés des postes aux principaux points stratégiques de la ville.

  Mais alors que la situation semblait se stabiliser, la mission de paix change de tonalité. la stade de l'interposition est dépassé. La France organise la livraison de matériel militaire aux forces armées libanaises et le département d'état américain autorise ses troupes à riposter à toute agresssion et à solliciter l'artillerie et l'aviation au profit de l'armée libanaise.
Contre son gré, la FMSB est entrainée dans la guerre libanaise. Depuis trois mois, les postes francais sont la cible de tirs d'artillerie et subissent des pertes humaines, 16 en tout. Les canons de l'US Navy ripostent contre les artilleurs druzes et syriens qui nous visent. Les super étendard de l'armée de l'air française décollent pour anéantir une batterie syrienne au-desus de Beyrouth.
  Les renseignements sur des risques d'attaque contre des postes francais deviennent de plus en plus précis et proches. La situation se tend, les civils n'osent plus nous parler, nous approcher, nous sommes devenus des cibles. Des véhicules suspects sont signalés et repérés.

  A ce stade, le commandement français se décide d'ouvrir un nouveau poste au sud de Beyrouth. C'est une position stratégique façe à la plaine des JHAH et un excellent observatoire à la bordure à la frontière des quartiers palestiniens.

  Tout proche à l'ouest, les quartiers maudits de Sabraa et Chatila, plus connus depuis un an suite au massacre commis par les phalanges libanaises envers des populations palestiniennes en exode. Une commission internationale évalue à 2000 le nombre de morts en deux jours.

  L'immeuble choisi comme nouveau poste était auparavant occupé par l'armée syrienne et une dépollution du site est en cours par le Génie français. Des éléments précurseurs sont aussi à pied-d'oeuvre pour préparer la logistique indispensable et la prise en charge du poste par des troupes parachutistes : la 3eme compagnie du 1er RCP basé à Pau.

  Les autres postes français ont tous des noms de code : Frégate, Aviso, Corvette, Kayak... correspondant à des types de bateaux. Pour ce poste, le commandement à choisi : ce sera le Drakkar.

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27 septembre 2007 4 27 /09 /septembre /2007 17:30

Jeudi 27 septembre 17h30 - tour de psy

  Elle m'énerve ! Elle a le don pour me mettre face à mes mots !
  Je discute depuis 20 minutes avec ma psy et en expliquant mon parcours, je dis souvent que j'ai toujours pris mes responsabilités. Elle ergote sur le terme, me demande des exemples, ce que ça m'évoque, elle tourne autour de ce mot comme un rapace et je me sens un peu coincé.

  - Vous me dites, Zach, que, par exemple, à l'âge de 15 ans, vous n'osiez même pas aller chercher du pain à la boulangerie car vous aviez peur de demander, de donner de l'argent, peur que quelque chose de non prévu se passe... Cette situation ne vous rappelle rien ?

  Je secoue la tête, perplexe.

  - Aujourd'hui, vous n'osez pas demander de l'argent à votre femme car c'est elle qui a la carte bleue. C'est pareil, vous n'osez pas demander du pain, vous n'osez pas demander de l'argent... Vous laissez le même schéma se reproduire, celui où vous êtes le petit enfant face à la maman toute-puissante... Vous créez vous-même les conditions pour vous mettre en état d'enfant face à votre femme...

  En entendant cela, j'ai déjà craqué ; penché en avant mes coudes sur les genoux, mains jointes et tête basse, je laisse filer mes larmes.

  - ... Et aujourd'hui, Zach, vous reportez sur votre fils toutes vos angoisses : cette impossibilité à le quitter une journée, ce besoin de jouer avec lui, vos crises d’énervement dès qu'il ne réagit pas exactement comme vous voulez... Et votre peur panique d'être seul, cette solitude terrible de votre enfance, vous la reportez sur votre fils ; vous paniquez dès que vous le voyez jouer seul quelques secondes dans la cour d'école... Elle laisse passer un temps... Vous savez, parfois, certains enfants sont tellement en manque d'amour que l'on dit qu'ils sont en état de mort psychique et certains ne s'en remettent jamais. Vous avez passé votre enfance dans cet état de mort psychique et vous n'en avez pas eu conscience. Aujourd'hui, vous découvrez votre état et vous réagissez, vous luttez, vous avez envie de vivre. C'est cette envie de vivre qui vous pousse aujourd'hui vers Fred.

  - Elle est tout ce que j'aime, je la trouve tellement vivante... dis-je dans un murmure. J'aime même ce qui me dérange parfois chez elle, quand elle m'envoie bouler parce que je ronchonne trop, ou parce que je suis trop pessimiste...

  Ma psy reprend la balle au bond.

   - Votre travail actuellement, ce sera d'accepter vos faiblesses ; vous ne pouvez pas être parfait, les personnes autour de vous ne pourront pas être parfaites comme vous le souhaitez, vous devrez en plus supporter les failles des autres, comme les autres acceptent vos défauts... Je crois que ce serait important pour votre relation avec Fred, par exemple, ce serait de pointer aussi ce qui ne vous plait pas chez elle, ce qui vous dérange.

  Je lui redis que Fred ne fait pas de concessions sur la réalité, qu'elle me la met en face, que ça me fait mal mais que je sais que c'est pour mieux réagir. Ma psy est satisfaite que j’aie pu repérer ça chez elle. Elle m'encourage à chercher chez Fred ce qui me dérange, à en comprendre le sens, à lui en parler pour ne pas créer de malentendus, à accepter.

  En rentrant chez moi le soir, ma femme me dit savoir que je vois une femme et qu'elle sait qui c'est, elle me demande si j'ai couché avec elle. Je dois lui répondre qu'il n'y a rien entre nous, que j'apprécie sa compagnie, que c'est important d'avoir enfin pour moi quelqu'un à qui je peux parler. Il est hors de question pour moi comme pour Fred de dire la vérité à nos conjoints, la situation serait infernale à vivre, ce n'est pas encore le moment...
  Je peux juste lui dire que je suis très angoissé de perdre mon fils, de ne plus le voir. Je lui raconte certaines discussions avec la psy concernant mon enfance, ma peur de
la solitude.
  Je m'endors encore une fois la peur au ventre...

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27 septembre 2007 4 27 /09 /septembre /2007 16:55

Samedi 22 septembre 2007

  J'ai eu Fred au téléphone ce matin : elle m'explique qu'elle a eu une grande discussion avec son mari pour lui dire qu'elle le quittait et que c'était très dur. Je me sens tout petit façe au courage et à la force qu'elle a du mobiliser pour lui dire ces mots-là, pour résister et tenir bon façe à ses réponses dures, épidermiques, parfois même brutales.
  Fred m'explique qu'il a vu aussi un de mes SMS et qu'il parle de venir à mon travail faire un scandale, voire me casser la figure. Je la rassure en disant que je ferais en sorte de le calmer et que, ma foi, s'il veut me casser la tête, j'essaierai de ne pas prendre trop de coups !

Dimanche 23 septembre 2007

  Une longue journée sans appel..


Lundi 24 sept 2007

  Tiens, ce soir, à mon sport, j'ai discuté un peu par hasard avec une femme, on a parlé de tout et de rien..
  La prof de sport me voyant pour la 1ere fois ne pas être à fond dans mes exercices s'approche et, en rigolant et avec son grand sourire à qui on ne la fait pas, me dit qu'elle me trouve "presque beau" !
  Tout ça me laisse songeur, je peux parler avec des personnes, des femmes en plus, sans me sentir géné.
  Plaisir de l'ouverture aux autres, perplexité devant cette nouveauté, interrogations, amusement, espoirs mélangés...


Mardi 25 septembre 2007

 J'ai eu Fred au télphone et c'est un coup de douche froide. Je commence à parler de ma séparation avec ma femme et elle me rappelle à la réalité en me rappelant que dans le meilleur des cas, je n'aurai mon fils qu'une semaine sur deux. Dur à entendre.
  Je suis parfaitement incapable aujourd'hui de me passer de lui. Il est impossible pour moi de m'endormir le soir sans aller le voir, l'embrasser sur les joues, poser mon front contre lui, plonger mon visage dans ses cheveux, prendre sa main et la coller contre ma joue, poser mon oreille sur sa poitrine et écouter son petit coeur, être à l'affut de sa respiration...
  Pas un soir sans que je ne glisse à son oreille "je t'aime, mon amour", pas un soir sans que je ne lui dise dans un dernier murmure avant de le laisser, les larmes aux yeux : "respire, mon fils, respire..."...

  Ce soir, mon médecin m'a rassuré : pas de problème de "frein", c'est juste un peu distendu. Je suis rassuré !
  En sortant, je téléphone à Fred, elle a eu 4 fois de suite son mari au téléphone et c'était très dur. Au bout de quelques minutes à meine, elle me laise en disant qu'enne doit s'occuper de sa fille. Je raccroche. Je sais que je me repose beaucoup sur elle, qu'elle doit aussi faire façe à ses propres soucis ; j'ai parfois l'impression de ne lui apporter qu'une charge supplémentaire et de ne lui être d'aucun soutien. Je rentre donc chez moi avec une boule au ventre, un peu perdu dans mes pensées et sur mon avenir...

Jeudi 27 sept 2007

  J'étais avec Fred ce midi, j'avais comme excuse de lui apporter un dossier urgent à traiter. C'était dur de ne pas être collé à elle, de ne pas lui prendre la main, de ne pas la caresser, de ne pas la dévorer des yeux.
  Une de mes anciennes collègues, passant devant le bureau, me dit en riant qu'elle me trouve de plus en plus beau avec l'age et mes tempes grisonnantes.
  Voilà encore un message rassurant, j'en ai besoin.

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